Il court, il court. L’homme. Après toutes ces nouveautés technologiques qui ont fait évoluer nos appareils préférés. Fini le téléviseur bombé qui faisait rêver l’enfant. On avait l’impression que c’était une boîte où on pouvait certainement entrer et participer aux
divertissements. Une caisse qui résonnait de fantaisie. Fini. Début de la télévision LCD HD. L’image parfaite. Sans contour. Sans relief. Plate. Sans secret. Sans rêve. C’est comme le téléphone. Quand on l’avait en main. Il avait son poids. On ne pouvait pas le trimbaler partout. Il avait sa place et surtout il restait à sa place. Maintenant, on a inventé le I-phone. Facile à utiliser. Connexion à tous les services. 24h/24. On l’utilise de manière automatique, presque sans le vouloir. C’est vrai, avant de passer un coup de fil, on se préparait à le faire. Souvent, il fallait se rendre à la poste pour contacter un interlocuteur. Téléphoner était un acte volontaire.
Aujourd’hui, avec l’éventail des forfaits et autres facilités de crédit, cartes rechargeables, minutes offertes, paraboles mondiales de relais instantanés, etc. Téléphoner, envoyer un SMS devient presque un acte social quotidien. Si on l’oublie, on est rapidement mal jugé par ses amis qui vous reprochent d’être distant. En effet, un SMS y a pas plus simple. On autorise même les fautes d’orthographe, pourvu qu’on en envoie. Tous ces progrès ont tous le même objectif: faciliter et améliorer l’utilisation des outils domestiques. Ils existent pour nous combler, paraît-il. Satisfait, on l’est. C’est vrai. Mais à cause d’eux, on recherche le ravissement. Car, à la course au développement des techniques, nos besoins sentiments étranges et difficiles à expliquer sont eux aussi en pleine mutation. Dérèglement social assuré. On ne sait plus ce qu’on veut car la science et ses possibilités nous échappent totalement. On nous sert des envies avant même leur apprentissage. C’est pourquoi on n’a pas fini de courir. On n’a pas fini d’être rattrapés. On se rattrape, on développe au même rythme que la technologie, le mensonge.
- Allo, je n’entends rien. Il n’y a sûrement pas de champ
avons-nous appris à chanter
10 mai 2010
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