Le Carrefour D’algérie
On n’en parle pas beaucoup aujourd’hui, à l’époque de la harga et des «papiers à tout prix», et des mariages blancs, mais, c’était un vrai débat national pendant les premières décennies d’indépendance: le mariage mixte? Hallal ou illicite ?
Une erreur ou une possibilité ? Un drame ou une solution ? Epouser une occidentale ou une étrangère de manière générale, a ses avantages et ses inconvénients. On y gagne un mariage à peu de frais, les «papiers», la situation, peut-être la fidélité et l’impression d’être tout le temps en voyage tout frais payés. On y perd la vieillesse calme, la soupe du Ramadhan, les racines partagées et le lien avec les siens. Cet exil douloureux, beaucoup d’algériens tentés par le mariage mixte en souffrent. Mais le plus douloureux dans cette aventure restera toujours les enfants: comment les éduquer? Comment leur donner deux cultures et pas deux problèmes à gérer? Comment leur faire accepter une religion au détriment de l’autre? Comment leur apprendre une langue qu’on perd chaque jour? L’autre drame des mariages mixtes est aussi la vieillesse. La «Âkba», les vieux jours, comme on dit chez nous. Cet âge où l’on revient aux siens et à son monde, où l’on est tenté par une hadja à la Mecque est où on espère une femme qui vous porte doucement sur ses épaules jusqu’à la tombe. Les enfants de l’Occident ont, en effet, un rapport avec leurs vieux parents que nous jugeons, nous, indécents et criminels. Ces «vieux jours» terrifient les candidats aux mariages mixtes et rendre encore plus tristes, les vieux immigrés, dans les bas quartiers de Paris. Un mariage mixte est le drame de quelques milliards de personnes et de deux univers de cultures et de religions différentes que doivent résoudre, à leur insu, un seul homme et une seule femme à leurs dépens. De quoi laisser sceptique sur l’avenir de l’amour quand il a deux nationalités.
9 mai 2010
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