Le Carrefour D’algérie
Notre histoire ou du moins l’Histoire officielle que nous avons apprise à l’école était des plus fantastiques. Nos hommes d’Histoire sont tous des héros qui se sont sacrifiés rien que pour la Liberté. Mais le temps use les Hommes en dévoilant leur «fragilité».
C’est ce temps qui est leur ennemi car l’homme ne peut vivre avec ses complexes. Il est obligé d’en parler pour se soulager. Aujourd’hui ou simplement ces dernières années, les langues se délient et on parle de notre Révolution. Malheureusement, leurs «vérités» ou «mensonges» nous ont frustrés et continuent à nous «frustrer» en déballant leurs différends sur la place publique alors que la partie «accusée» est absente car ayant quitté notre monde. On nous parle de «liquidation» de «trahisons» et de «complot». C’est quoi alors cette Histoire qui s’est soldée par l’une des plus belles victoires de notre ère en faisant plier la France. Saadi a osé écrire un livre sur un Héro, qui s’appelle Amirouche et qui dérange apparemment. Le livre n’est qu’un livre où le psychologue nous retrace l’itinéraire d’un militant de la cause nationale dans un style «libre» et non de celui d’un académicien. Docteur Sâadi a laissé paraître sa sensibilité et sa soif de liberté et de comprendre le pourquoi de la déchirure. Le plus important, c’est que le Docteur met la lumière sur le silence des uns et des autres en se demandant pourquoi n’a-t-on pas enterré Amirouche en rendant son corps à sa famille jusqu’au début des années 80. L’écrivain Boudjedra sort de son silence et accuse de son côté le défunt Krim Belkacem d’avoir commandité le meurtre de Abbane Ramdane. Benchérif laisse croire qu’il aurait été obligé de suivre les instructions d’en haut pour cacher le cadre de Amirouche et Si Al Haoues pour «raison d’état». La fille de Krim ne jure que par réhabiliter la mémoire de son père. Ali Kafi, dont son livre retiré des étalages car portant atteinte aux Hommes et qui n’a apprécié personne sinon il aurait été mis sur inter Net, est sorti de son long silence pour «parjurer» Sâadi. Dans toute cette marmelade, je ne comprends rien mais j’ai compris que l’avenir nous appartient et que l’Histoire devrait être écrite par des historiens et les Hommes libres. Si leur histoire est une honte, notre Histoire est belle.
9 mai 2010
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