Le Carrefour D’algérie
En quête d’embauche, un bonhomme se pré senta un jour devant un chantier. Le contre maître lui demanda: «que sais-tu faire, toi?» Notre chercheur d’emploi lui répondit: «n’importe quoi!» Sur ce, le contremaitre lança, sur un ton ironique,
aux ouvriers se trouvant çà et là à travers le chantier: «écoutez vous tous! Vous êtes virés. Voici quelqu’un qui va tout faire et… tout seul!» Très significative, cette anecdote; n’est-ce pas? Qui, de nos jours, n’a pas rencontré un de ces «hommes à tout faire», qui prétendent connaître tous les métiers? S’agit-il d’une installation électrique, d’une plomberie, d’un ouvrage de maçonnerie, de carrelage ou de peinture…? Il vous répondra tout de suite: «khtak chi, rani hna!» Inutile, bien sûr, de préciser que le client n’est presque jamais satisfait. En fait, il n’y a peut-être aucune chance pour qu’il le soit ! En effet, comment quelqu’un pourrait-il exceller dans son travail s’il pratique trente six métiers? Impossible! Impossible aussi qu’il puisse un jour accéder à l’expertise. L’expert, ou le génie est celui-là qui a su se concentrer sur un seul métier, pour l’apprendre à fond et pour l’aimer d’abord; pour le simplifier et le raffiner ensuite. De la sorte, le métier choisi peut ne pas nous apporter la richesse certes, mais à coup sûr, il donnera un sens à notre vie. Un jour dans une entreprise nationale, une très grosse machine tomba en panne. Et pour la remettre en état de fonctionner, on fut dans l’obligation de faire appel au fournisseur (étranger) qui accepta de dépêcher un expert. Lors de son retour à l’aéroport, à l’ingénieur qui l’accompagnait «l’expert» précisa ceci: «je ne suis pas ingénieur, ni même technicien. Je ne suis qu’un simple opérateur machine! Seulement, j’ai travaillé sur cette machine pendant quatorze ans et je dois dire que je la connais par cœur».
jawad_moumen@yahoo.fr
9 mai 2010
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