Le Carrefour D’algérie
Des stèles de soldats musulmans ayant libéré la France durant la Première Guerre Mondiale, ont été profanées jeudi dernier à Tarascon. La France officielle, celle qui défend les valeurs universelles des Droits de l’Homme,
se dit désolée, outrée. Le Musulman même mort, même libérateur, restera essentiellement musulman et accessoirement français au pays de Tartarin. Pourquoi s’étonner et se désoler, même officiellement, lorsque tout l’environnement en France est devenu hostile à la présence d’étrangers où le racisme «lepénien» trouve une place de choix dans les mentalités, dans la culture d’un pays qui regorge de défenseurs de l’égalité entre les êtres. Désolée, outrée, l’a été, la France officielle durant la dernière campagne électorale où le drapeau algérien a été utilisé pour désigner l’ennemi à abattre, l’associant au terrorisme, au danger musulman. Lorsqu’une simple contravention au code de la route s’est transformée en affaire politique posant les termes d’un débat faussé par la polygamie, qui a gagné les espaces parlementaires autant que les coulisses du ministère de l’Intérieur. Décidément la France n’est plus une terre d’asile et de fraternité. Seulement l’arroseur se trouve aussi être l’arrosé, lorsque le drapeau français a fait l’objet d’une plaisanterie de mauvais goût pris en photo représentant un homme de dos, pantalon baissé s’essuyant le derrière à l’aide du bleu, blanc, rouge. Perte de valeurs démocratiques et de liberté replongeant la France de Chirac dans celle de Pétain, en un cycle qui s’explique par les gesticulations présidentielles, emportant dans son mouvement tout ce qui a fait la grandeur de la France. A Tarascon, le mensonge a pris tout son sens, mettant à nu des sentiments cachés, refoulés et Tartarin qui n’était qu’une légende, de la chasse aux lions est devenue une réalité de la chasse du Musulman. Mais là, il s’agit de soldats qui ont versé leur sang pour libérer un pays qui avait grand besoin de leur bravoure pour qu’aujourd’hui de petits malappris gonflés par un climat politique favorable mènent une expédition punitive contre des morts. Quant aux vivants…
7 mai 2010
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