Le Carrefour D’algérie
Il s’agit de savoir ce que l’on veut en appelant à cor et à cri les investisseurs étrangers pour manifester leur intérêt envers l’Algérie. En période de disette et de crise financière internationale, chaque pays essaie de tirer vers lui la couverture de la grande finance internationale pour protéger ses intérêts et ceux de son peuple.
Les atouts autres que dans le domaine des hydrocarbures demeurent en attente d’une volonté politique réelle d’abord, d’un dispositif plus assoupli et surtout d’une attention particulière accordée aux investisseurs de passage chez nous. Ce dimanche dernier, la firme danoise «Novo Nordisk», leader mondial de l’insuline, a lancé un projet d’extension de l’usine de médicaments antidiabétiques oraux à Ouled Aïssa, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le coût de l’investissement se chiffre à 500 millions de DA, et permettra de doubler la production et l’emploi. La présence du PDG du groupe qui est par ailleurs reçu par des chefs d’Etat ou de gouvernement lorsqu’il lui arrive de se déplacer en dehors de son pays, la présence d’un représentant diplomatique, n’ont pas suffi à faire recevoir cette importante délégation par les autorités au moins locales. Le bénéfice que tire l’Algérie de cet investissement ne se limite pas aux profits attendus, mais vont plus loin, faisant de notre pays un partenaire important de lutte contre le diabète en Afrique et même dans les pays arabes. Sur le plan politique, notre pays réalise des gains importants lorsqu’on connaît l’ampleur de cette maladie et les ravages qu’elle occasionne. Si l’Algérie a été choisie comme exemple de la lutte contre le diabète, le mérite revient certes aux internistes qui ont privilégié la sensibilisation et l’éducation depuis déjà plusieurs années avec toutes les contraintes que cela suppose. Le mérite revient aussi aux nombreuses associations qui ont milité bénévolement pour une prise de conscience des pouvoirs publics quant à la prise en charge du diabète sur le registre de la santé publique. C’est d’ailleurs cette disponibilité qui a attiré la firme danoise à se prononcer en faveur d’investissements de plus en plus importants, sponsorisant et multipliant les rencontres pour rapprocher les points de vue et créer une cohérence de l’action globale. Qu’aurait alors coûté une simple opération de charme des pouvoirs publics sur le plan protocolaire sachant que M. Lars Rebien-Sørensen, PDG du groupe Novo, avait été reçu par Bill Clinton en son temps? Juste en marquant de leur présence la cérémonie de lancement du projet.
4 mai 2010
Contributions