Le Carrefour D’algérie
Des cadres très intègres se sont retrouvés devant les juges suite à de simples lettres anonymes. D’autres ont vite été virés par leur hiérarchie sans même la moindre explication. C’est que la lettre anonyme n’est pas seulement dénonciatrice,
elle est surtout dévastatrice. Le pire, c’est qu’elle a encore de beaux jours devant elle. L’anonymat offre au rédacteur de ces lettres une liberté telle qu’il se laisse aller dans la calomnie la plus totale. Et le responsable ou le cadre visé n’a aucune chance de sortir indemne. Si la justice le lave de tout soupçon, elle ne peut le protéger de la société. Tous les cadres ayant des postes de responsabilité ont une peur bleue de ces lettres et ils ont raison car ils savent que les «corbeaux» sont parmi nous capables d’une grande nuisance qui parfois va jusqu’au drame. Combien ont vu leurs carrières brisées, leurs foyers voler en éclat et leurs vies détruites à tout jamais? Une lettre anonyme peut ne pas être prise au sérieux, mais lorsqu’il s’agit de dix, de vingt…? De nombreuses affaires dites de malversation ou de pratiques contraires à la réglementation ont été ouvertes sur la base de simples lettres parfois venant d’hommes d’affaires jaloux, ou de responsables n’ayant pas pu arracher un morceau du «gâteau». Si les «corbeaux» réussissent à atteindre leurs objectifs, ils restent cependant inconnus et donc ne peuvent jouir de leurs «victoires». Du coup, le feu de leur vengeance ne s’éteint jamais. Ils peuvent donc récidiver à n’importe quel moment. C’est pourquoi, il est absurde de se contenter de ces lettres qui ne sont étayées par des preuves que dans des cas très rares.
3 mai 2010
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