C’est l’histoire d’un petit poisson qui rencontre la baleine qui a pour meilleur ami le requin. Il s’accroche, se décroche des mailles des filets, parfois fait un petit trou dans celui-ci sans grand danger car le pêcheur veille à réparer tous les petits trous, soient-ils microscopiques. Aucune chance, semble lui dire la mer dans laquelle il vit. Le petit poisson, soit-il petit et même très petit, a de nombreux ressemblants dans l’océan. Et même si on le décourage fermement, il sait que demain ou après-demain un autre de ses semblables fera la même tentative, jusqu’au jour où le pêcheur, trop pris par d’innombrables sollicitations, comme par exemple attraper les gros poissons, le petit trou dans le filet n’aura pas été réparé et donc le petit poisson dont personne ne s’occupe plus trouvera le passage et marquera de ses écailles le temps.
Voilà le traitement envisagé pour les «administrésenquiquineurs» par les tenanciers des règnes des institutions.
Ecrire, appeler au téléphone, fax en nombre, courriels à la pelle, rien n’y fait. Le bureau dort et les agents transformés en singes de la sagesse, chacun avec sa spécialité : l’aveugle qui ne voit rien, le muet qui ne parle pas et le sourd qui n’entend pas. Les cadres cumulent en même temps ces trois préceptes. Ce sont des experts. Plus précisément, l’interprétation de ces principes signifient «ni je dis ce qu’il ne faut pas dire pour éviter le risque», «ni je chouf ce qu’il ne faut pas voir et qui pourrait poser problème», et enfin «ni j’entends ce qu’il ne faut pas entendre pour pouvoir faire celui qui ne sait pas». Car, selon le principe de la secte carriériste, si l’on respecte ces trois conditions, le mal nous épargnera.
Cependant, vient à mon esprit l’interprétation d’»ignorer la souffrance des autres» (pour vivre plus heureux, c’est une idée égoïste que certains philosophes ont souvent analysée), contraire à l’idée d’aider son prochain. Chacun pour soi et tout pour moi.
2 mai 2010
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