Le Carrefour D’algérie
C’est la nouvelle mode et la nouvelle industrie: les vendeurs d’herbes, de tisanes et d’onguents n’occupent plus seulement les trottoirs, mais de véritables pharmacies. L’explosion de ce filon dure depuis près de dix ans déjà et les plaques de signalisation, indiquant «guérisseurs par herbes» et parapharmacies, foisonnent dans les carrefours
algériens et sous les entrées d’immeuble depuis peu. On y retrouve des mélanges contre la chute des cheveux, des «akda» contre la faiblesse sexuelle ou la stérilité, des racines contre la grippe et l’insomnie et des recettes contre les maladies les plus invraisemblables. Les clients y affluent en masse et ne reculent presque jamais devant les prix. La raison? Même en Europe, la mode est aux médicaments «bio» et naturels et la cherté des médicaments de pharmacie a très tôt fait basculer les familles algériennes vers les tisanes jugées plus efficaces. Le filon des «herbes» accompagne un autre retour, celui des médecines ancestrales, comme la hidjama ou l’acupuncture par exemple. De véritables cliniques naissent chaque jour pour offrir des solutions loin des hôpitaux algériens et des cabinets de médecins jugés souvent moins humains et moins attentifs. D’où viennent ces herbes miraculeuses et ces racines rares? Les revendeurs n’en font pas mystère: un peu de partout. De la campagne algérienne, du Pakistan par cabas, de l’Inde, de l’Angleterre, pays d’accueil des communautés du sud-est asiatique, du Maroc aussi. Le monde entier revient aux herbes et aux grands-mères et les algériennes aussi.
29 avril 2010
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