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Le sphinx à lunettes noires, moustaches et DS palace par Kamel Daoud

26 avril 2010

Contributions

C’est un leitmotiv des analyses externes sur l’Algérie:l’Algérie n’est plus gouvernée depuis au moins deux décennies. Explication : contrairement aux voisins, Tunis gérée par une épouse et un gendre et le Maroc géré par un fils, l’Algérie n’a plus de père depuis la mort de Boumediene et la dislocation télévisée de Chadli.

Depuis, le pouvoir n’en finit pas de se recomposer au point d’atteindre un point de non-retour de faiblesses internes malgré les démonstrations policières. Que se passe-t-il ? On pourrait se perdre en analyses : il y’en a en Algérie beaucoup plus que les bonnes questions posées aux bonnes personnes. A la fin, il ne faut pas être savant pour comprendre que c’est de la fatigue. Le pouvoir en Algérie a été révolutionnaire, putschiste puis socialiste et, enfin réformiste et éradicateur. A la fin, après tant de guerres gagnées et d’hommes usés et jetés ou achetés et mâchés, il ne sait pas quoi faire de lui-même sauf se défendre et survivre. D’où ces réflexes de vieilles dictatures démodées à l’époque d’Internet : avoir la télécommande de l’ENTV comme un chef de familles hargneux, se sentir insulté par un livre et pas la misère ambiante ou un détournement de fonds monstrueux. Aimer les cortèges et les applaudissements.

Mais ce n’est pas cela le plus important. Le plus important pour beaucoup d’observateurs, c’est la transition qui s’annonce et dont on ne distingue pas le casting comme de tradition dans les pays à régimes de rentes. On n’arrive pas à savoir par exemple comment vont s’ordonner les lignes de forces et les distributions de pouvoirs autonomes, comment va être justifiée la succession ouverte, est-ce que l’actuelle équipe a suffisamment assuré son héritage et ses portes de sorties. On ne sait pas d’ailleurs que sera l’avenir du pays, c’est-à-dire celui de son gaz et de son pétrole, pas de son peuple et de son armée. L’énigme est telle que tout le monde trouve mieux à décrypter sur le visage de Khellil, le ministre de l’Energie du pouvoir et des mines du peuple, que dans les journaux. Le régime Algérie est parmi les derniers, dans le monde arabe (après le cas de la Syrie, de la Libye et de l’Irak ou de l’Egypte) à ne pas offrir de bonnes clefs de lectures et à rester sombre sur ce qu’il va faire et ce qu’il veut devenir : une sorte de mélange entre un souverainisme ombrageux, un culte de l’indépendance, un besoin de tuteurs occidentaux, une allergie aux successions monarchistes ou de fratrie, une économie absurde mais tellement riche, un gaz stable, un personnel politique amateur des contradictions et une tradition du « maquis » et de la manipulation des apparences, ont fait du régime algérien un parfait objet de fascination. Un régime que l’on tente de percer, qu’on garde à l’écart pour cause de mauvaise visibilité, qu’on veut séduire à cause de son argent mais qu’on n’aime pas avoir contre soi à cause de sa longue expérience de survie. A Alger, le personnel des chancelleries puissantes apprennent tous, très tôt, qu’il faut traiter ce régime et lui parler comme on parle à un parrain riche, vieux, puissant, sur le point de mourir mais capable d’être immortel et qui a une intuition formidable des manœuvres et une allergie de l’ingérence, même sous forme d’un simple sourire poli. C’est qu’on a, mystérieusement, un royaume mais pas de roi, une gestion qui ressemble à celle d’un salon de coiffure mais sans fils, ni épouse. Contrairement à nos voisins.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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