FLN : entre promesse et réalité des faits par Kharroubi Habib

Dans son discours inaugural des travaux du comité central du FLN issu du 9e congrès du parti tenu en mars dernier, dont le dernier point a été l’élection du bureau politique, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que sa formation «aspire à devenir une force de réunification et de mobilisation qui puisera toute son énergie de sa base militante dans un cadre de transparence et un esprit de démocratie».

S’il faut prendre acte de cet engagement qui, selon son secrétaire général, va faire faire un «saut qualitatif» à l’action partisane du FLN et induire «un changement radical dans la pratique et la gestion des affaires du parti», force est de constater que, pour l’heure, l’ex-parti unique baigne toujours dans un mode de fonctionnement opaque, qui ne permet pas de situer de qui relève exactement le pouvoir de décision en son sein. Pour preuve, la liste des membres du bureau politique que le comité central a entérinée hier soir. Celui-ci n’a pris connaissance de sa composante que lorsque le secrétaire général en a égrené les noms. Avant cela, tout ce que Belkhadem a consenti à sacrifier à ce qu’il appelle «un cadre de transparence et d’esprit démocratique» a consisté à mener un semblant de concertation avec un panel de membres du comité central sur les éventuels éligibles à l’entrée au bureau politique du parti.

A l’évidence, il n’a fait que semblant de prendre les avis des uns et des autres de ses interlocuteurs puisque, selon nos sources, la liste des membres du bureau politique avait été arrêtée bien avant cela. Ce qui est l’indice d’une démarche contredisant la présentation faite par Belkhadem d’un FLN acquis à l’ouverture, la transparence et la démocratie.

Il nous apparaît en effet que l’ex-parti unique est sorti de son 9e congrès encore plus refermé et expurgé de toute tentation qui voudrait le pousser à se doter d’un mode de fonctionnement plus démocratique, excluant que sa régence s’exerce ailleurs qu’au sein de ses instances dirigeantes élues. Sous l’emprise de Bouteflika, relayé dans le parti par Belkhadem, le FLN a perdu toute espèce d’autonomie, qu’elle soit organique, doctrinale ou programmatique. Ce qu’a démontré la nature des débats qui se sont fait jour lors de son 9e congrès. Ceux qui se voulaient en effet portant sur les questions de doctrine et de programme, ont été vite expédiés et clos pour laisser place aux tractations ayant pour préoccupation l’ambition personnelle des congressistes.

Bouteflika dans l’ombre, servi à la manœuvre sur le terrain par Belkhadem, a joué sur le registre des ambitions personnelles qui ont été nombreuses à se manifester, pour empêcher que des coteries ou des voix discordantes fassent entendre une remise en cause du rôle qu’il assigne au FLN.

La normalisation de l’ex-parti unique est l’aboutissement de celle que Bouteflika a décidé d’opérer pour l’ensemble des formations constituant la mouvance présidentielle. Ce qui s’est réalisé déjà de façon moins voyante au MSP et au RND. Le trinôme de l’alliance présidentielle va désormais fonctionner plus que jamais au rythme que lui impulsera la baguette de son chef d’orchestre unique.