Les chroniques journalières foisonnent de faits divers plus ou moins rebutants. S’il y a des enfants ingrats envers leurs géniteurs, on trouve également des parents indignes.
On vient d’apprendre qu’en Argentine, un père se fait de l’argent en exhibant ses trois garçons (12, 10 et 8 ans), lesquels sur ring sont obligés de «boxer» les yeux bandés. Avec leur «arbitre» de père, ils se donnent des coups à la… grande joie d’une foule en délire qui, pour manifester sa satisfaction, jette aux bambins des pièces de monnaie.
Ce genre de «sport» ne date pas d’hier. En Argentine, il y a des décennies qu’on se délecte de ce «spectacle», semblable aux odieux combats de coqs. Les associations pour la protection de l’enfance ont porté plainte à… l’Unicef, étant quasi certaines que la juridiction de ce pays est «muette» dans ce cas de figure. La boxe, c’est connu, est dénommée «noble art». En l’occurrence, il s’agit… d’ig…noble art!
Dans mon quartier, j’ai vu que d’autres parents n’ont rien à envier au «forain» argentin, même s’il ne s’agit pas de boxe. N’étant nullement dans le besoin, ils poussent leurs deux garçons (excellents à l’école) à vendre des cigarettes et faire les gardiens de voitures aux portes d’un cabaret mal famé, et ce, jusqu’à une heure tardive de la nuit. D’autres les obligent à ramener le masrouf par n’importe quel moyen. On se retrouve avec des enfants aux seuils des magasins à tendre la main. Avant de finir par se spécialiser dans d’autres métiers.
L’appât du gain reste le trait commun de ces scabreux faits divers. Et pourtant, que représentent quelques escudos et quelques dinars face au «vol» prémédité de la candeur enfantine ?
26 avril 2010
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