Celle qui se dissimule, dans ce récit, sous le nom de Nadia, tombe amoureuse d’un jeune homme turbulent, chapardeur et coureur.
Elle l’épouse, mais, entre-temps, Ahmed est devenu un islamiste radical, membre puis bientôt » émir » local du Gia, l’organisation responsable des massacres qui ensanglantent l’Algérie.
Ce qu’elle raconte, après que son mari a été tué dans un accrochage avec l’armée, c’est sa vie de » mère des croyants « , en réalité cantinière et bonne à tout faire d’une bande terroriste, fuyant bientôt de planque en planque.
C’est aussi la vie au jour le jour d’un village des environs d’Alger, dont la population, d’abord favorable aux » barbus « , finit par se retourner contre eux, excédée par leur sauvagerie.
C’est l’imprévisible transformation d’un petit voyou en tueur fanatique.
C’est, enfin, le jeu de cache-cache tragique et marqué en même temps, de part et d’autre, par un amateurisme assez stupéfiant, auquel se livrent forces gouvernementales et islamiste.
A la mort de son mari, Nadia, à la fois complice et victime, hésitera entre tristesse et soulagement : » Heureuse d’être sortie du cauchemar dans lequel je vivais, j’aurais pour autant souhaité que ma vie d’épouse ne se termine pas de cette manière.
Que le père de mon fils, avec qui je n’avais vécu que trois mois, et que j’avais aimé passionnément, ne finisse pas jeté, corps sans tête, dans un ravin de la Mitidja.
26 avril 2010
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