Révélée le 18 avril, par le Los Angeles Times, l’existence d’une nouvelle «prison secrète» dans laquelle 431 détenus, essentiellement sunnites, étaient parfois torturés à coups de chocs électriques ou d’asphyxie contrôlée,
suscite le trouble en Irak. Mme Wijdan Salim, ministre des droits humanitaires dans le gouvernement de Nouri Al-Maliki, a nié le caractère secret de l’établissement situé sur un aéroport militaire de Baghdad, «puisque deux juges d’instruction et cinq enquêteurs du ministère de la justice y travaillaient ». Mais pas les mauvais traitements infligés aux détenus. Amnesty International a demandé une enquête après cette révélation qui en rappelle une autre en 2005, lorsque des centaines d’hommes, essentiellement sunnites, avaient été découverts, torturés depuis des mois dans les sous-sols du ministère de l’intérieur alors contrôlé par des chiites. Cette nouvelle «prison», constituée de baraquements militaires cernés par deux rangs de murailles antibombes, a été fermée sur ordre du premier ministre, le 20 avril. Une centaine de prisonniers ont été libérés et les autres transférés dans des prisons «légales». Un porte- parole de M. Maliki a fait savoir que celui-ci «ne savait rien» des tortures pratiquées. L’endroit, qui retenait des Arabes sunnites suspectés d’activisme ou de complicité avec les insurgés djihadistes d’Al-Qaida, était placé sous le contrôle du commandement des opérations de Baghdad, structure militaro- policière responsable de la sécurité dans la capitale. Les détenus avaient été arrêtés en octobre 2009 dans la région de Ninive, la plus «chaude» du pays, à 400 km de la capitale, par la brigade de Baghdad, unité antiterroriste créée et dirigée depuis 2008 par le cabinet du premier ministre lui-même. Selon certains, c’est à la demande de plusieurs juges de la région, directement menacés par les familles ou les tribus des interpellés, que les suspects étaient transférés à Baghd
25 avril 2010
Religion