Lycée Bouâmama
L’histoire et la littérature : une liaison tantôt passionnelle, tantôt dangereuse. Mais surtout, un rapport incontournable et un long parcours, la main dans la main. Ceci est le thème abordé, hier, au lycée Cheikh Bouâmama (Alger), lors de la dernière journée thématique autour de textes littéraires, dans la perspective « Lire, écrire et publier ».
Séduits par cette initiative, de nombreux élèves de différentes classes, des enseignants et des parents d’élèves étaient présents lors de cet après-midi de conférences. Si l’histoire se doit de se conformer à la stricte vérité, la littérature, en revanche, se contente de la fiction. Quoique le roman historique chevauche la vérité et la fiction. Mme Aïcha Kassoul, écrivain, universitaire et chercheur, qui a apporté une lecture transversale de textes littéraires qui appréhendent l’histoire, a souligné que celle-ci est le territoire du sérieux, alors que la littérature est le territoire de l’invention et de l’imagination, donc la fiction. Durant son intervention, elle abordera plusieurs auteurs et leurs œuvres, notamment Salammbô de Flaubert où le rapport entre l’histoire et la fiction est très palpable. Belgacem Babassi, conteur et historien, se limitera à son domaine : les contes. Car ici aussi, le rapport entre histoire et fiction est plus sûr. La légende naît d’un mythe et s’entoure de vérité, donc de faits historiques. Il donnera plusieurs exemples, dont la légende – ou l’histoire ? – de Sidi Mansour : des fragments de l’histoire d’Alger autour desquels est tissée une belle fiction. L’intervention de Mme Djoher Amhis, professeur de lettres, a porté sur lecture du Grain magique, de la poétesse Taous Amrouche, et la traduction des symboles contenus dans son œuvre. Le dernier communicant, M. Maougal, professeur de lettres, universitaire et chercheur, a présenté, en arabe dialectal, une lecture et un commentaire sur la littérature algérienne d’expression populaire, dont des textes sur des troupiers, leur combat et leur résistance. En parallèle, des élèves ont déclamé leurs œuvres poétiques, notamment autour des thèmes de l’histoire et sur Victor Hugo, face à leurs parents et à leurs enseignants, fiers de tant de créativité et de talent. La première journée thématique avait eu lieu au mois de février dernier et avait abordé trois thèmes principaux : le concept d’atelier d’écriture, l’autobiographie et la lecture d’une œuvre picturale. La réussite de cette première expérience ayant séduit les élèves et captivé leur attention, l’association des parents d’élèves, les enseignants et le proviseur ont décidé d’en faire une coutume mensuelle. La prochaine journée devrait aborder la philosophie, puis la littérature arabe et tous les autres thèmes qui passionneront les lycéens et leur permettront d’évoluer tant dans leur méthodologie que dans leurs choix d’avenir. A terme, l’un des buts des parents d’élèves est de constituer une banque de données de beaux textes en arabe, d’expression classique et dialectale, qui seraient à la disposition de tous les établissements scolaires. Ces activités, qui permettent aussi de mettre en valeur les efforts et le travail des enseignants, sont indéniablement une louable initiative qui devrait être adoptée par tous les établissements scolaires pour une simple raison : ces jeunes sont l’avenir de l’Algérie.Par
23 avril 2010
Histoire