La chaleur s’installe depuis quelques jours. La ville reprend ses couleurs d’avant grisaille. Les badauds ont modifié leurs pas leurs mouvements devenus
nonchalants les rendent telles des ombres qui évitent les rayons du soleil. En effet, la vitesse de leur démarche est tellement ralentie que la vitesse de la lumière les dépasse sans arrêt, les couvrant, malgré elle, d’un voile sombre. Soleil! Soleil crie le ciel appelant celui-ci à bleuir ses couleurs, reflets de l’été qui s’annonce. La ville délavée durant l’hiver renaît de toutes les couleurs. Une volonté de briller réveille certains qui rêvent d’être les ambassadeurs du roi céleste. Les tenues, couleur pastel, sont portées par l’ensemble croyant ainsi attraper le reflet de ce roi soleil qui se joue des infirmes. Les natures se mettent d’accord pour déployer leurs merveilles sur le tableau noir de la ville. Ainsi, les marchés revêtent leurs étals de fruits et légumes du printemps. Les allées débarrassées de la gadoue laissent la place pour s’attarder sur le sol qui ne s’enfonce plus. Brin de causette au coin d’une rue. Les gens sortent. Se découvrent. Heureux de se retrouver en bonne santé après un hiver castrateur. Les oiseaux s’affirment de leurs chants qui résonnent sur les balconnières des façades. On observe les nouveautés urbaines bâties, ces derniers mois, et on s’étonne de ne pas les avoir remarquées avant.
Ah le printemps! C’est la vie qui nous bouscule chaque année une mise en lumière qui éclaire l’obscuranté. Une fontaine de découvertes s’offre alors à celui qui ne craint pas d’être démasqué. Une vie après l’autre, une petite mort qui laisse des traces. Une victoire de chaque année. Le ciel est en fête, aidé par un petit nuage qui a cloué tous ces monstres transporteurs d’hommes
Revenons à notre petite nature. Petite espèce qui s’aperçoit que la mondialisation est un trop gros mot pour elle.
22 avril 2010
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