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La double vocation des journalistes : Du factuel à l’intellectuel

22 avril 2010

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Si le journalisme n’ouvre et ne garantit nul sentier de imagegloire, il constitue trop souvent un tremplin pour le journaliste qui rêve de devenir écrivain ou chercheur.

Ce n’est nullement un détour obligé.

On peut écrire, publier sans avoir mis le pied dans un journal. Il en est même des auteurs qui se méfient, voire dédaignent le milieu journalistique à haute tension névrotique, où s’abîment tant de talents et s’avortent tant de prétentions.

Kateb Yacine, Dib ou Redha Houhou ont été certes en premier lieu des journalistes.  Leurs reportages, enquêtes ont irrigué leurs œuvres. Si le journalisme n’ouvre et ne garantit  nul sentier de gloire, il constitue trop souvent  un tremplin pour le journaliste qui rêve de devenir écrivain ou chercheur.
L’aboutissement est logique. Le système des vases communicants fonctionne à fond. Le journalisme serait en quelques sorte   à la littérature ce qu’est la petite foulée pour la course.   Quand on a passé toute sa carrière à suivre et traiter une question, un livre permettra de mieux cerner sa nature, de la présenter loin des vues partielles et émiettés qu’impose le suivi  routinier au jour le jour. C’est le couronnement d’une carrière qui romprait avec le caractère éphémère du journalisme.
A bien y regarder pourtant, les journalistes algériens notamment à l’ère du parti unique n’ont pas beaucoup écrit. Mouloud Achour, Djaout,  ou Djemai  étaient des hirondelles qui des années durant n’annoncèrent aucun printemps. Ils s’étaient confinés dans les romans et les nouvelles qui avaient moins d’impact à l’image de cette poésie d es années 70 ou se sont illustrés de nombreux journalistes (Kaouah, Ghermoul,….)
Les confrères étaient certes moins nombreux mais cette sécheresse éditoriale semble avoir une raison plus  simple. On était davantage fonctionnaire et peu autonomes dans sa pensée. Sans être proscrite, la liberté était inutile. Les journaux appartenaient à l’Etat et ne naissaient pas  d’aventures personnelles, de parcours singuliers. C’est tout de même effarant que des journalistes qui ont marqué la période et dont personne ne remettrait en cause le talent n’aient pas songé à fixer leurs souvenirs. Kamel Belkacem, Nait Mazzi, Zemzoum qui ont eu à diriger des publications  par des mémoires ou des écrits et pu éclairer le fonctionnement des journaux et au delà celui des institutions et de la société dont elle reflétaient un tant soit peu  les évolutions et les contraintes. Il a fallu attendre ces derniers mois pour voir Mahmoud Boussoussa qui a pris sa retraite en 1997  se replonger  du coté du « 20 rue de la liberté ». Son initiative est à saluer. C’est regrettable que ce titre contrairement à Alger Rep dont Benzine, Khalfa ont retracé l’histoire fidèlement et minutieusement.
Un changement semble s’amorcer ces dernières années. On s’essoufflerait à énumérer ceux qui ont publié des livres. Témoignages sur l’exercice et les risques de la  profession (Mahmoudi, Ancer, Souissi), œuvres de fiction (Djaad, Metref, Ayachi, Chaouar,  Skif…) ou recherches sur l’art ou l’histoire (Tazarout,  Abbés, Attouche, Ben Allam …). Les registres sont variés et multiples.
Les femmes à l’instar de notre consoeur Leyla Nekachtali, de Ghania Mouffok auteur d’un livre d’entretiens avec Louisa  Hanoun ne sont pas en reste.Il faut sans doute voir dans cette floraison l’effet de la libération de la parole mais aussi l’urgence de se guérir d’une crise qui a ébranlé la société dans ses fondements les plus profonds.  L’émergence  de nombreuses maisons d’édition explique aussi ce bourgeonnement même on ne réserve pas encore  comme sous d’autres cieux des collections aux reportages, aux entretiens de journalistes dont les itinéraires reflètent l’évolution politique ou sociale.
Le travail de la presse, cette écriture de l’histoire immédiate  est pourtant  un filon inépuisable pour l’édition et la recherche. Il peut alimenter la mémoire nationale et alimenter le débat public. N’est ce pas la vocation même du métier ?

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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