L’auteur analyse en profondeur les rapports qu’entretiennent huit écrivaines d’expression francophone (Assia Djebar, Malika Mokedem, Maïssa Bey, Taos Amrouche, Hafsa Zinaï-Koudil, Leïla Sebbar, Aïcha Lemzine et Fatma Ath Mansour) avec les langues étrangères, notamment le français.
L’essai soulève la question identitaire à travers les ouvrages de ces femmes auteurs francophones et s’interroge sur leur personnalité. Vivent-elles une crise identitaire ? Tout au long des 160 pages de son ouvrage publié par les éditions françaises Séguier, Dalila Arezki s’interroge si elles vivent un conflit d’ambivalence, ou, au contraire, elles bénéficient de manière harmonieuse d’une identité multiple. Pour l’auteur de Romancières algériennes…, la question identitaire est mise à rude épreuve surtout chez la femme en raison du poids des codes traditionnels et des interdits « véhiculés dès la prime enfance celle notamment de la fille dans l’éducation reçue ». Dalila Arezki, spécialiste de l’interculturalité, a choisi un large éventail pour son étude. Ces écrivaines sont effet originaires de plusieurs régions du pays (Chenoua, Béchar, Kabylie, Médéa, Aïn Beida). Les conclusions de l’essai font ressortir que pour ces femmes qui évoluent entre deux mondes (la langue et la culture d’origine et la langue et la culture étrangères), l’écriture est une nécessité. L’ouvrage, plutôt destiné à un public universitaire, comprend deux parties : la première est consacrée à la définition de concepts liés à l’identité et la deuxième à l’analyse des œuvres des écrivaines, objets d’études. Ce titre, qui n’est pas encore disponible sur les étals des libraires en Algérie, apporte des éclairages sur des concepts tels que l’interculturalité, l’acculturation et les compare avec des travaux littéraires de ces écrivaines. En somme, l’ouvrage met en relief l’importance du bilinguisme qui se traduit par la consolidation de l’identité et la personnalité de l’individu plutôt qu’un facteur déstructurant.
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22 avril 2010
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