C’est encore une histoire à reculons de Chalachou qui, après un curieux rêve fait par une nuit sans lumière, décida depuis son petit hameau de l’arrière-pays profond de créer un parti pour mettre l’homme-capital qu’il croyait être au centre d’une néo-théorie politique diantrement «révolutionnaire».
En proie à une fureur de vivre en homme utile pour ses prochains mais aussi libre que le vent, sans carcan aucun à ses pieds nus, Chalachou, au-dessus de la grosse mêlée de la grappe
infructueuse d’associations sans
caractère politique aucun
créa son parti à lui et l’appela «le Parti Algérien pour l’Homme Capital». Ni marxiste, ni khobziste, ni pétro-dépendant, ni encore moins «oesophago-dépendant», ma théorie à moi se veut une frontière invisible à l’œil nu entre une poche dégoulinante de douros troués mais cousue de fil de fer érodé et une gamelle grandeur nature où viennent se gaver les «roteurs» par vocation. Agréé par une sacrée (dé) veine avant même la «bonne volonté» du plus grand parti politique du pays : l’administration parbleu ! Et ses fieffés cols usés. Il eut droit à une grasse subvention qu’il distribua sans compter à trois de ses acolytes SNP qui achetèrent tous des bolides cossus et eurent beaucoup de flouze avant de se convertir outre-bled dans le monde des (beurs) geois.
Aujourd’hui, Chalachou est un homme heureux qui vit juché sur les crimes d’un pays où le bonheur national brut flirte avec les rases pâquerettes depuis six lustres. Trop ébloui par sa sublimation percutante, et passant par des chemins détournés, Chalachou le looser devint, sans jamais verser une seule goutte d’huile de coude, Chalachou l’inexpugnable oligarque (avec la culture et le raffinement en moins, consent-il). Et avant de quitter son Montgolfier natal vers des hauteurs plus enivrantes, il envoya une lettre (dé) commandée au maire de son douar natal, une lettre qui sera dupliquée par des mains invisibles en soixante-trois exemplaires exactement et accrochée aux murs décrépis de la pauvre cité paumée.
Voici à une ou deux syllabes près son contenu: «Moi Chalachou, fils de mon père qui n’eut jamais de mère, je vous lègue cette lettre-testament pour vous dire que j’ai décidé, en mon âme mais sans conscience aucune, de quitter mon douar sans âge ni adresse connue, après avoir créé ex-nihilo un parti politique que j’appelais le Parti Algérien de l’Homme Capital. Je me suis incrusté par la porte de derrière en plein dans le marigot du monde parallèle des vendeurs de mensonges, quand je me suis rendu compte que le premier risque encouru par un homme bougrement friqué, c’est de se faire trucider par moins argenté que lui. Et comme l’argent n’a jamais été créé par personne, j’ai alors décidé, moi Chalachou, looser parmi les loosers, de (dé) montrer que l’oseille, à l’odeur orgasmique et d’un coloris jamais inspiré par aucune égérie
en talon aiguille, est le chemin le plus court vers une vie plus «mondialisée», et surtout plus en rapport avec la néo-religion des bipèdes «globalisés». Comprendre une bonne fois pour toutes que le capital est une machine qui se graissera encore et toujours avec de l’huile d’homme et que l’argent n’a jamais été rien d’autre que du travail volé
!»
22 avril 2010
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