Un coup de déodorant et la journée commence ! Mais cette pratique d’hygiène quotidienne ne serait pas aussi anodine… Certains composés comme les conservateurs ont été montrés du doigt et pourraient être incriminés dans le développement de cancers du sein. Info ou intox ? Deux études publiées dans des revues scientifiques de référence accusent les déodorants de causer des cancers du sein.
Quelques sueurs froides en perspective… Les déos responsables du cancer du sein ? L’équipe américaine du docteur Kris McGrath affirme que le rasage des aisselles associé à l’utilisation d’un déodorant (ou d’un antitranspirant) augmente le risque de développer un cancer du sein. En interrogeant 437 patientes atteintes, ils ont observé que la précocité de leur cancer était corrélée à certaines pratiques d’hygiène. Les femmes malades les plus jeunes étaient celles qui utilisaient le plus souvent un déodorant après s’être rasé les aisselles. C’est bien l’association de ces deux pratiques qui serait en cause : les rasoirs étant accusés de causer des micro-lésions susceptibles de laisser passer des substances toxiques contenues dans les déos. Mais l’absence d’une comparaison avec des femmes en bonne santé et la méthodologie même de l’étude basée sur les seules habitudes d’hygiène des participantes ne permet pas d’apporter de conclusion définitive. Malgré cela, cette enquête intervient quelques mois après qu’une autre équipe anglaise dirigée par le Pr.Darbre2 révèle la présence dans 20 tumeurs mammaires de fortes concentrations de conservateurs utilisés dans les déodorants : les parabens. Des études loin d’être au poil…Troublants, ces résultats ne permettent cependant pas de prouver un quelconque lien de causalité. Utilisés très communément en cosmétiques et dans l’alimentation, les parabens ont tout de même été retrouvés intacts dans les tumeurs du sein. Et c’est bien ce qui inquiète, car ces composés peuvent mimer les propriétés des estrogènes (hormones féminines) ! Mais cette propriété pourrait-elle favoriser le développement de différents cancers hormono-dépendants parmi lesquels le cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus ? Rien n’est moins sûr… La rigueur scientifique ne semble pas avoir été le maître mot pour ces chercheurs. Dans l’étude américaine, l’absence de comparaison avec des femmes en bonne santé ne permet pas de conclusion fiable.
19 avril 2010
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