Les autorités ont beau s’escrimer internationalement à présenter le pays comme en paix et sécurisé, et en situation d’offrir d’alléchantes opportunités au plan des affaires à qui veut s’engager avec lui, elles ne sont pas parvenues à vendre cette image rassurante. Preuve en est que les investisseurs étrangers sur qui elles ont fondé de l’espoir en terme de contribution à la relance et au développement économique, considèrent toujours l’Algérie comme pays à risque et ne se bousculent pas pour s’y installer.
Et ce ne sont pas les deux récentes avanies infligées à l’Etat algérien en terme d’évaluation du risque sécuritaire que représenterait notre pays qui vont aider à corriger la perception négative sur sa situation qui prévaut toujours à l’étranger. En cela, nous faisons allusion à l’inscription de l’Algérie par les Etats-Unis, suivis de la France, sur la liste noire des pays d’où peuvent émaner des menaces terroristes sur leurs sécurités nationales. Et à la décision du Danemark de fermer son ambassade à Alger au motif que son entretien a un coût prohibitif pour le budget danois en raison des dépenses sécuritaires que cela implique.
Le message que ces initiatives véhiculent n’est guère valorisant internationalement pour l’Algérie, et ce n’est pas ce qui rendra audible et crédible celui contraire que ses autorités développent en cette direction. Comment en effet les citoyens américains, français ou danois, pour nous en tenir qu’à eux, peuvent évoluer positivement dans leur perception de la situation en Algérie, alors que leurs autorités nationales font preuve d’une réserve plus que marquée sur la réalité rassurante de cette situation ?
Moins médiatisée que celles des Etats-Unis et de la France, l’initiative danoise n’en a pas moins une portée préjudiciable pour l’image de marque de notre pays. Surtout parce que ce petit pays européen ne peut être soupçonné par l’opinion internationale de nourrir des ambitions déstabilisatrices contre l’Algérie, comme cela peut l’être concernant la décision des Etats-Unis et de la France à son égard.
Celle-ci a été à juste titre décriée et dénoncée par les autorités algériennes comme procédant d’une intention de faire pression sur le pays à des fins politiques et économiques. Le petit Danemark a prix la sienne sans calcul de cette nature et c’est en ce sens qu’il fait plus mal encore à la réputation de l’Algérie internationalement que les deux autres Etats.
En fermant son ambassade en Algérie au motif qu’il a invoqué, le Danemark ruine en effet irrémédiablement l’impact du discours officiel algérien rassurant sur le climat sécuritaire du pays.
Discours qui tranche avec l’ambiguïté qu’entretiennent par ailleurs les autorités sur la question sécuritaire quand celle-ci fait débat intérieurement. Comme par exemple lorsque des formations politiques ou des organisations sociales ou citoyennes prennent argument de son amélioration pour réclamer la levée de l’état d’urgence. En refusant de procéder à celle-ci sous prétexte de la persistance de la menace terroriste, ces autorités ne peuvent par conséquent en vouloir à celles du Danemark d’avoir pris leur décision sur la base de ce constat. En persistant à faire dans l’ambiguïté en ce domaine, les autorités algériennes ne peuvent s’attendre à ce que la destination Algérie fasse recette à l’étranger.
par Kharroubi Habib
17 avril 2010
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