Il est difficile de prévoir le succès ou l’échec d’une rencontre qui réunit, généralement, les plus importants acteurs d’un secteur aussi important que celui de l’énergie. Toutefois, il y a, toujours,
des indices en mesure de nous révéler le sort d’un tel événement, que celui du sommet du gaz naturel, qui se tiendra à Oran, du 18 au 21 avril en cours, et en particulier, le sort du congrès des pays exportateurs du gaz, prévu d’avoir lieu à Oran. Si le discours politique adopté avant la tenue du congrès consacre généralement la volonté de montrer les aspects positifs de tels rassemblements, la réalité reste, toutefois, tout à fait le contraire à ce que certains souhaitent.
La réunion de l’OPEP, qui s’est tenue à Oran, représentait l’une des répercussions des changements géostratégiques, survenus dans le monde, que l’Algérie a, malheureusement, tardé à appréhender, comme elle a également tardé à appréhender les politiques des axes et des alliances.
L’objectif principal escompté de la réunion d’Oran, c’était d’aboutir à la participation de la Russie. On cherchait à travers cette réunion à convaincre Moscou d’adhérer à l’organisation et à faire de cet événement un acquis purement algérien.
Toutefois, le réalisme de la politique Russe se dirigeait, dès le début, vers l’adoption d’une politique qui servirait les purs intérêts Russes, ainsi sa volonté de s’imposer en tant que force énergétique internationale influente, en particulier en Europe.
Nous avons toujours cherché, que ce soit involontairement ou inconsciemment, à faire de la Russie notre allié, dans l’objectif de réaliser une sorte de consensus énergétique, alors que la Russie se dirigeait entièrement vers le sens opposé. La question que nous devons se poser, c’est si nous avons appris la leçon de cet échec et des faibles résultats réalisés suite à l’accord stratégique que Sonatrach comptait ratifier avec Gazprom ?
Idem pour ce qui est du gaz naturel et du congrès des pays exportateurs du gaz, que Moscou voit comme un simple cadre de coordination et de concertation, pendant que l’Algérie veut faire de ce dernier un cartel et une organisation, sans même appréhender le fond des enjeux du marché international du gaz.
L’influence de l’Algérie, en tant que pays exportateur du gaz, reste limitée, même si elle a amélioré sa position en Europe et émergé en tant que fournisseur fiable auprès de ce continent, après que les Russes ont cessé de l’approvisionner. Toutefois, elle ne peut avoir de l’influence sur le fonctionnement d’un marché dont les maitres ne sont autres que des pays comme la Russie, qui possède plus de 32% de réserves en gaz et s’accapare de 21.5% de production, suivie des pays du moyen orient, tels que le Qatar et l’Iran, qui ne partagent pas nécessairement les mêmes objectifs avec l’Algérie, et qui ont atteint un seuil de production approvisionnant les 85 milliards de mètres cubes, en plus de réserves estimées à 4700 mètres cubes, partagés entre des les principaux producteurs du gaz.
Il est juste que les taux de croissance de la demande internationale sur ce produit, oscille entre 2.5 et 2.7%, représentent une sorte d’assurance. Toutefois, les marges de manœuvres de l’Algérie restent faibles, étant donné que les grands projets gaziers russes représentent le double des exportations de l’Algérie et que les projets du Qatar et de l’Iran auront un grand impact sur les choix de ces pays, qui pensent, avant tout à servir de plus en plus leurs intérêts, avant de penser à se regrouper en cartels et organisations dont les objectifs consistent à réguler les prix et la production.
17 avril 2010
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