C’est l’histoire d’un volcan, qui s’est réveillé sous un glacier, en Islande. L’espace aérien est fermé. Les avions sont cloués au sol. Les gens ont passé la nuit à l’aéroport. Des lits de camp ont été aménagés, et des bouteilles d’eau distribuées. C’est le minimum qui pouvait être fait, car seuls les voyageurs en transit ont été pris en charge au niveau des hôtels affrétés par les compagnies d’aviation, près des aéroports. Rien qu’en Europe,
plus de 50 % du trafic aérien prévu devrait être annulé, selon l’Organisation européenne pour la navigation aérienne, Eurocontrol.C’est, semble-t-il, la plus grande fermeture du ciel depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York, qui ont détruit les Tours jumelles du World Trade Center. Des centaines de vol ont été annulés en Islande, en Grande-Bretagne, en Belgique, en France, en Scandinavie, en Pologne, et en Allemagne. Les spécialistes disent que les nuages de poussière ne sont pas dangereux pour la santé humaine, mais que les particules peuvent endommager les réacteurs des avions, et le brouillard de fumée peut gêner la visibilité des pilotes et perturber la navigation. Comme un événement chasse l’autre dans la couverture de l’actualité par les médias, ce volcan fait oublier dans les journaux télévisés le séisme en Chine, qui a fait 500 morts et des milliers de blessés, le départ précipité du président déchu du Kirghizstan, l’élection présidentielle au Soudan ou le débat télévisé en Grande- Bretagne entre les trois leaders, Brown, Cameron, et Clegg. En Algérie, c’est la visite du Président vietnamien (ce qui est un vrai événement) qui est passée au second plan. Dès que les centaines de nuages de fumée noire ont commencé à envahir l’espace aérien européen, avec des panaches baladés par le vent, et dépassant les six cents mètres d’altitude, on a assisté à un début de paralysie de la navigation aérienne, puis des décisions d’annulation ont été prises par les responsables des aéroports en concertation avec les compagnies aériennes. L’un des aéroports les plus touchés a été celui d’Heathrow, près de Londres, qui est le plus grand du monde. Ce sont au moins 11 000 vols qui ont été annulés, à la suite des cendres crachées par un volcan au sommet d’un glacier, le Eyjafjallajokull (on ne vous demande pas de le prononcer), entré en éruption mercredi dans la journée. Des laves ou des cendres crachées par un volcan, ce n’est pas vraiment nouveau, mais que la fumée se balade dans l’espace aérien de la partie la plus importante du monde, il y a en effet de quoi s’étonner.On dit que le trafic est perturbé jusqu’à Hong Kong. Néanmoins, les voyageurs bloqués dans les aéroports, ont parait-il pris les choses avec philosophie, même si pour la plupart, leur programme de travail ou de vacances se trouve chamboulé.
Les responsables de l’aviation informent que les perturbations pourraient durer deux jours, mais que tout dépendra des caprices de la météo et du vent. Autre effet collatéral : les obsèques du président polonais, à Cracovie, prévues pour aujourd’hui, en présence de nombreux chefs d’Etat, dont le président américain, Barak Obama, pourraient être reportées.
T. H.
Editorial Le ciel perturbé Par Tarik Hamza
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17 avril 2010
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