Le Carrefour D’algérie
Visiblement, les islamistes ne se sont pas contentés de la marche arrière du ministre Zerhouni sur la question du voile et de la barbe.
Le ministre Zerhouni a clairement remis les pendules à l’heure en estimant que les femmes pouvaient ne pas ôter leur voile. Mais les islamistes semblent chercher autre chose, en voulant profiter des tergiversations de nos hommes politiques et responsables. Les anciens du Fis, et à leur tête Ali Belhadj et Zirioui, responsable ou porte-parole d’une association religieuse non agréée «l’éveil des mosquées d’Alger», tentent d’organiser une marche et surtout «défier» l’Etat en voulant investir la rue. Ils savent pertinemment que l’Etat n’irait jamais leur permettre de sortir dans les rues, mais leur but n’est autre que de rassembler les anciens fidèles du Fis autour d’une idée; les islamistes crient dur comme fer que le pouvoir et le système politique algérien vivent leurs derniers jours et ne pourraient plus tenir la route face à la contestation. Les islamistes voudraient aussi profiter du disloquement du courant démocratique qui leur a barré la route durant leur apogée. Pour eux, il n’est pas question de rater le coche. Le MSP de Soltani semble avoir compris qu’en «caressant au sens des poil le gouvernement» dans cette affaire, ce serait synonyme de suicide politique. Raison pour laquelle il s’est montré agressif envers le ministre de l’Intérieur. Les islamistes profitent de la fetwa de Chibane pour casser l’institution religieuse de l’Etat. Il va sans dire que le plus grand perdant dans toute cette affaire est, sans conteste, l’Algérie moderne et démocratique. Cette dernière a subi le poids de la compromission entre les islamistes et le pouvoir politique au détriment des Démocrates et de la Démocratie. Tout ce qui a été entrepris, depuis presque deux décennies, de rendre docile et «démocratiser» les islamistes avec en sus la charte de la Réconciliation nationale, s’est avérée un danger et une menace pour la République. Ce coup de force vient de rappeler à ceux qui croyaient que l’islamisme politique en Algérie est affaibli, se sont bien trompés de cible et de vision. Il est impératif de «démocratiser» les médias lourds et la vie politique car cet immobilisme politique n’a servi que les intérêts des intégristes et islamistes puisque disposant de mosquées. Le plus grave, le citoyen est en train d’assister à ce branle-bas de combat comme spectateur, ne se sentant point concerné par tout cela. Il est temps de réagir et de tirer les leçons nécessaires de ces échecs.
16 avril 2010
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