Le Carrefour D’algérie
Visiblement, la montre de nos dirigeants du football est réglée sur la «plus lourde sanction», même s’il est question de dépassement des bornes. Pour un «rien», les instances de notre football pourront vous infliger une suspension
et une amende sans l’ouverture d’une sérieuse enquête. Le plus drôle est que cette semaine, une instance de notre football a sanctionné l’ancien gardien de but de la sélection nationale et keeper du MCO d’une suspension de deux ans d’activité, en motivant cela: «Pour graves manquements à l’éthique sportive et propos diffamatoires, discriminatoires et outrageants à l’égard des institutions et dirigeants du football national». La commission indique que l’intéressé n’a pas daigné répondre à la convocation de la commission de discipline, pour audition. Le jeune, qui a boudé son équipe en protestant comme tant d’autres, de n’avoir pas reçu son argent du Mouloudia d’Oran, n’a ni agressé un joueur, ni un arbitre, il a simplement dit haut et fort ce qui se dit tout bas et en se permettant de critiquer l’actuel président de la FAF. Le jeune a seulement laissé entendre qu’il aurait été «évincé» de l’EN durant la CAN 2004 à Tunis à cause de Raouraoua, actuel président, qui était ancien membre de l’USMA, l’ancien club de Mézair. A cette époque, le jeune a été écarté du groupe pour une affaire de suspicion de dopage. A l’époque on nous avait menti, en indiquant qu’il a été écarté du groupe à cause d’une diarrhée avant de nous révéler une partie de la vérité, et de lui infliger une suspension de six mois. Il vient de livrer sa version des faits en admettant avoir un mois et demi avant la compétition avoir pris un produit prohibant à l’époque, au cours d’un anniversaire. Mais le jeune n’a pas dit de mal de Raouraoua, mais il a plus parlé du médecin Zerguini, car n’ayant pas compris pourquoi l’on avait révélé les résultats des analyses plus d’un mois après les faits. Pour reprendre ce qu’il avait dit: «je n’ai rien compris, mais je sentais une certaine hogra. Raouraoua m’a lésé à deux reprises: il m’a privé d’une participation à une phase finale de la CAN et m’a infligé une suspension de six mois». Ce qu’il a dit sur le président de la FAF. Le jeune gardien ne l’a jamais insulté. Il a certes, parlé de corruption et a porté un jugement sur Madjer. Et ce n’est pas pour cela qu’on prive un professionnel d’exercer son métier pendant deux ans. Pourtant, si les responsables de la LNF avaient un peu de bon sens, ils n’auraient jamais laissé se faire «ridiculiser» en prononçant une telle sanction où, il dit qu’il est orphelin, qu’il a beaucoup souffert de la disparition de son défunt père, et ayant dû travailler péniblement très jeune comme porteur dans le marché et ouvrier dans les chantiers, avant que le football ne lui tende la main. Mézair est le fruit de la politique de notre système, de nos dirigeants, et surtout des conséquences du terrorisme. Mézair a aussi vécu la période faste de la corruption de notre football. Mais il est inadmissible de suspendre Mézair pour un simple entretien, alors que Hannachi n’a pas été«inquiété», en accusant un arbitre de tous les maux. Jamais la LNF, ou la FAF n’ont osé sanctionner Lemouchia, ou Hadj Aissa pour leur «indiscipline». Si la LNF, ou la FAF se sentent lésées dans les propos de Mézair, il aurait été souhaitable de déposer plainte au niveau de la justice pour diffamation, ou autre chose. SVP, ne «tuez» pas Mézair, qui a beaucoup souffert de la frustration, de la hogra, de la violence de notre société et de notre «arrogance». Tout le monde parle de récupérer le gardien Chaouchi et chante la «Moussalaha», alors pourquoi sanctionner sévèrement Mézair, qui a défendu les couleurs nationales.
14 avril 2010
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