Le Carrefour D’algérie
Le Forum des chefs d’entreprise algériens introduit une nouveauté dans le paysage de l’évaluation des performances économiques. On appelle cela l’indice de confiance, terme pompeux qui sert en fait, à prévoir la consommation à venir des ménages
ou des entreprises. Une trouvaille d’économistes parvenus à la limite de leurs théories et qui se rabattent sur des indicateurs valables dans les pays développés où tous les facteurs de stabilité et d’instabilité sont maîtrisés. Qu’en est-il chez nous et que peut apporter cet indice-là où les prix dansent selon la musique du jour, où l’appareil productif se transforme chaque année passant d’un secteur à un autre selon le profit immédiat? Ce que l’on oublie au passage des chiffres, c’est que certaines nations sont passées à l’indice du bonheur, qui se mesure quant à lui par la paix et la sécurité des citoyens et pas seulement. La liberté et la démocratie, la qualité de la vie, la recherche, la formation, l’information, la culture et la communication partagée par tous en sont d’autres unités de la mesure. Nous pouvons nous arrêter à les citer en laissant à chacun le soin de prendre son stylo et répondre à ces nombreuses interrogations que suscite cet indice. Nous pouvons alors y introduire la manière dont la santé est prise en charge, la manière dont l’enseignent est dispensé, celle dont l’état de nos villes et villages sont gérés, celle de veiller à la qualité de l’eau et ainsi de suite. Nous pouvons y introduire le nombre de personnes qui sont prêtes à quitter le pays par tous moyens si la possibilité leur était offerte. On pourrait alors procéder aux recoupements avec ce fameux indice de confiance et dégager les stratégies à suivre. On pourrait demander aux chefs d’entreprise comment on devient chef d’entreprise et comment se constitue le capital dans ce pays. On y découvrirait très certainement comment fonctionnent les institutions et ce qu’elles cachent comme corruption et comme laisser-aller. On y découvrirait une médiocrité hissée au stade de chefferie et une idiotie comme repère pour nos enfants. Le reste n’est que chiffres muets emprisonnés dans des graphes, tous justes bons pour alimenter les rencontres et insuffisants au moins pour nous nourrir. Ils servent en tous cas à mesurer la mainmise des étrangers sur l’appareil productif pendant qu’en silence, chacun essaie de se débrouiller comme il peut dans un pays qui mérite toute la confiance.
14 avril 2010
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