Y a-t-il bien des raisons pour que le président syrien accorde quelque crédit à la nouvelle politique de l’Administration américaine pour ce qui concerne leurs relations bilatérales ? Cette satisfaction se mesure au chemin parcouru par les deux pays, mais plus particulièrement à celui parcouru par les Américains par rapport à la Syrie.
Il était une période pendant laquelle les Etats-Unis et Israël coordonnaient leurs politiques dans le sens de ne laisser qu’une seule voie pour le président syrien, à savoir amener celui-ci à emprunter la voie de Sadate, c’est-à-dire aller vers la Knesset et reconnaître l’Etat d’Israël. La seconde phase de la perception américaine est construite sur l’accusation selon laquelle la Syrie soutiendrait activement le terrorisme, c’est-à-dire le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, Al-Qaïda et les «terroristes» qui activent en Irak. La Syrie était dans les radars américains, comme allié de l’Iran. La Syrie a fini par être positionnée dans l’axe du mal par l’Administration américaine dirigée par Bush. Or, il se trouve qu’aujourd’hui, l’Administration américaine a d’autres objectifs, car elle est consciente que la voie exclusivement militaire suivie de l‘occupation militaire du territoire ciblé produit des impasses désastreuses pour les intérêts de son pays. A moins que les Israéliens s’y opposent, la Syrie se retrouvera invitée à un dialogue avec les Américains qui considèrent que la Syrie est un élément à la fois du problème et de la solution. La focalisation sur la question palestinienne et l’occultation de la question du Golan syrien n’ont pas fait avancer la cause de la paix au Proche-Orient. Même le quartette (ONU, UE, Russie et Etats-Unis) a relégué la question syrienne aux oubliettes.
S. I.
14-04-2010
14 avril 2010
Contributions