Editorial (Samedi 10 Avril 2010)
Et si, aujourd’hui, la République est sauve en Algérie, c’est en partie grâce au combat de ces Patriotes, dont bon nombre ont payé d’ailleurs de leur vie leur choix de dire “non” au terrorisme. Au même titre que les militaires, les policiers, les gardes communaux.
Quand l’Algérie était sous la menace islamo-terroriste, dans les années quatre-vingt-dix, certains avaient opté pour la compromission, d’autres pour la fuite sous d’autres cieux. Il est vrai que le courage on l’a ou on ne l’a pas.
Eux, les “Patriotes”, avaient choisi la voie la plus abrupte, celle de la résistance. Dans une réaction de légitime-défense, ils avaient alors décidé de prendre les armes pour défendre les citoyens, notamment dans les régions reculées du pays, en proie à la terreur terroriste. Le destin tragique de Mohamed Sellami de Boufarik symbolise sans doute le martyre du “Patriote”.
Et si, aujourd’hui, la République est sauve en Algérie, c’est en partie grâce au combat de ces Patriotes, dont bon nombre ont payé d’ailleurs de leur vie leur choix de dire “non” au terrorisme. Au même titre que les militaires, les policiers, les gardes communaux.
Maintenant que la sécurité est rétablie, pour abonder dans le sens du discours officiel, et que la tragique page terroriste est en train d’être définitivement tournée ? Posons-nous la question de savoir si l’État algérien a été simplement juste à leur égard. La réponse est “non”, car avec l’avènement de la politique de réconciliation nationale, et par un renversement kafkaïen des rôles, leur présence est devenue presque encombrante. Au point qu’en haut lieu, on ne sait plus quoi en faire, comme s’il s’agissait d’un boulet. Comble d’ingratitude ! Ils sont aujourd’hui au nombre de 25 000 à l’échelle nationale à s’interroger sur leur avenir.
Peut-être un début de réponse suite à la récente décision des autorités de les intégrer dans les rangs de l’armée au titre que le personnel civil assimilé avec un contrat renouvelable et une solde mensuelle de 22 000 DA.
La décision mérite d’être saluée, car il s’agit là de la moindre des reconnaissances, quand on sait que, de l’autre côté, les ex-terroristes, qui ont accepté de se fondre dans la politique de réconciliation, bénéficient aujourd’hui de toutes les sollicitudes de l’État. Djamal Ould-Abbès y veille en personne.
Cette prise en charge, qui intervient tardivement – mais, mieux vaut tard que jamais –, constitue un premier pas vers une plus grande réhabilitation, car le pays à une obligation imprescriptible vis-à-vis des Patriotes.
O. O
10 avril 2010
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