«Oran, An 2000»: un vieux rêve enterré La «bonne gouvernance» dans la gestion des affaires publiques, suppose au préalable un choix judicieux et crédible de l’encadrement humain chargé de piloter les grands projets inscrits au développement économique et
social de la collectivité locale. L’échec consommé par l’organisation, le mode de gestion et de fonctionnement des A.P.C, plaide non seulement pour des réformes radicales en matière de restructuration, mais implique également une redéfinition des critères d’attribution des responsabilités. La corruption, qui comme on le sait, se dresse à plusieurs niveau en barrage aux changements et à la rupture avec un système obsolète ne peut pas être éradiquée par ceux-là même qui encouragent l’opacité dans le traitement des affaires publiques et l’affectation des deniers de l’Etat à des dépenses d’envergure prises dans le secret des antichambres d’une minorité de décideurs. Cette transparence nécessaire dans la conduite d’un projet de financement public, à la base de la notion même de bonne gouvernance, fait malheureusement parti d’un langage devenu presque interdit, en tout cas tabou, dans l’esprit et le vocabulaire de bon nombre de nos gouvernants. La presse indépendante, qui fête ses vingt ans d’existence, a connu dans un passé récent toutes les pressions et les contraintes visant à museler des voix discordantes. A Oran, plusieurs journalistes ont été soumis au harcèlement judiciaire et parfois condamnés à la prison ferme pour avoir osé montrer du doigt de graves dérives dans la gestion de certaines institutions. Le temps leur a toujours donné raison puisque dans bien des cas, les auteurs de ces dérives et malversations ont fini par être «démasqués» et traduits devant les tribunaux. Mais nombreux sont ceux qui réussissent encore à traverser les quelques filets mis en place pour lutter contre la gangrène de la corruption. Aujourd’hui, encore, la presse algérienne ne peut pas par exemple s’aventurer à parler des fortunes des uns et des autres et s’interroger sur leur origine sans prendre le risque d’une très sévère remise au pas pouvant conduire le journaliste devant le tribunal pénal. Mais il est vrai que la liberté d’expression ne peut que suivre la cadence dictée par le système à la démocratie en chantier. En attendant, restons sur l’essentiel. Il serait urgent de mettre en oeuvre les véritables réformes permettant à nos institutions locales de fonctionner au moins normalement, avant de dire efficacement. Il serait temps de mettre un terme à la culture des prétendes et des médiocrités qui ruinent l’espoir d’un avenir communautaire meilleur. Car une véritable Politique de Gestion de la Ville, basée sur une stratégie réfléchie de structuration urbaine et de développement économique, social, scientifique et culturel, d’amélioration du service public et de préservation de l’environnement, ne peut être crédible et efficace si elle n’intègre pas une véritable participation et une réelle implication des citoyens dans le choix des décisions urbaines concernant l’avenir de leur Cité… Question: En quoi était-il gênant d’organiser le GNL16 dans la Capitale, Alger qui dispose de structures pouvant accueillir des sommets de chefs d’Etat et des manifestations d’envergure? Et tout cet argent dépensé aurait pu servir à concrétiser le vieux projet d’aménagement de toute la frange marine initié dans les années 80 par le défunt Wali Rachid Mérazi. Son rêve nommé à l’époque «Oran 2000» a bel et bien été enterré avec lui
La chronique de Benali Si Youcef
5 avril 2010
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