Les Algériens savent à quoi s’en tenir sur les raisons qu’a le pouvoir politique du pays à maintenir l’état d’urgence, alors que manifestement, de son propre aveu, le danger terroriste ne constitue plus une menace et pour la sécurité de la population et pour la stabilité de l’Etat républicain. Aussi, il n’est pas étonnant
que nombreux sont ceux qui approuvent la demande de levée de cet état d’urgence faite avec récurrence, soit par des formations politiques, soit par des organisations sociales ou des associations de défense des droits de l’homme. Pour tous ces milieux, son maintien n’a rien à voir avec l’impératif sécuritaire. Sa seule raison est qu’il permet aux autorités de museler plus aisément l’expression citoyenne, les oppositions politiques et la contestation sociale. L’accusation est d’autant plus crédible que les autorités font fi de l’impératif sécuritaire et procèdent à la transgression des interdits que suppose cet état d’urgence à chaque fois qu’elles ont besoin d’un semblant d’adhésion populaire autour d’une décision ou d’une initiative du pouvoir politique. Ceci est l’interprétation des Algériens quant à l’obstination du pouvoir à maintenir le pays sous état d’urgence. L’étranger, quant à lui, retient l’ambiguïté qui existe entre le discours algérien officiel rassurant, voire triomphaliste en matière sécuritaire, et son refus de renoncer à l’état d’urgence. Nos autorités n’ont pas par conséquent à s’étonner et à se plaindre qu’à l’international, l’on considère toujours l’Algérie comme une destination à risque et un pays d’où peuvent émaner des menaces pour la sécurité nationale d’autres Etats L’on convient avec nos responsables politiques et gouvernementaux que l’inscription de l’Algérie par les Etats-Unis et la France sur la liste noire des pays susceptibles d’être le point d’origine de menaces terroristes pour leurs sécurités nationales, a d’autres motivations que celle invoquée officiellement par ces deux Etats. Mais pour que l’indignation et les protestations qui ont été les leurs à son annonce trouvent écho dans l’opinion internationale, il eut fallu qu’ils aient mis fin à cette ambiguïté qu’ils entretiennent sur la situation sécuritaire dans le pays en clamant, d’une part, que celle-ci est totalement normalisée, et, de l’autre, en maintenant l’état d’urgence dont la justification ne peut être qu’un danger sécuritaire alors toujours présent C’est bien ainsi la perception qu’ont les milieux d’affaires étrangers de la situation en Algérie au constat de la contradiction dans laquelle sont empêtrées les autorités qui, d’un côté, leur font des invites rassurantes à s’investir dans le pays, mais de l’autre, refusent d’entendre parler de levée de cet état d’urgence, dont la seule évocation est pourtant synonyme d’une situation à risque soit sécuritaire, soit politique, soit social. L’on ne peut que s’étonner de l’étonnement de nos autorités que l’image sécuritaire de l’Algérie qu’a l’étranger ne soit pas celle que leur présente leur discours officiel. Le refus de prendre en compte la demande de levée de l’état d’urgence, qui émane même de l’intérieur du camp officiel, n’est pas pour corriger la vision négative dont est victime l’Algérie au plan international. Dix-huit ans d’état d’urgence, c’est un triste record qui place le pays dans le peloton des Etats infréquentables.
18 juin 2011 à 0 12 48 06486
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