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DECODAGES ALGÉRIE Et quand le pétrole ne sera plus là ?

1 avril 2010

Contributions


Cela fait plus de vingt ans que le discours politique dominant en Algérie — et pas seulement le discours politique — souligne le caractère vulnérable de l’économie algérienne trop dépendante des hydrocarbures et de la volatilité de leur prix sur les marchés mondiaux (et de plus en plus volatile maintenant que les spéculateurs s’en mêlent !) Toute l’économie et même toute la société sont hypersensibles au prix du baril.

Celui-ci baisse et tout le monde se met à sa calculette. Il augmente et nos policymakers se mettent à bomber le torse. Pour des raisons diverses, l’ambitieuse stratégie de développement économique et sociale des années 70 n’a pu être menée à terme et la construction d’un système productif national, performant et compétitif a, de ce fait, été contrariée et n’a pu aboutir. Les raisons de ces contre-performances sont nombreuses. On peut se contenter d’observer qu’elles ne tiennent, pas en premier lieu, aux choix stratégiques qui ont été faits alors d’autres facteurs ont joué et notamment ceux qui tiennent à la gouvernance qui a été un facteur bloquant. Il faut observer tout simplement que l’économie algérienne est, en cette décennie 2000, encore plus dépendante des hydrocarbures qu’elle ne l’était au cours de la décennie 70. De 30%, la part des hydrocarbures dans le PIB est aujourd’hui passée à 45% ! Dès sa première mandature, Bouteflika a repris la litanie de l’ardente nécessité d’inscrire les démarches de politiques économiques dans une problématique de l’après-pétrole et préparer l’économie nationale à passer de son statut d’économie rentière, à celui d’économie de production de biens et services, performante et compétitive. Dix ans après, force est de constater qu’on est toujours dans la litanie récitée encore récemment par le Premier ministre. Construire une économie moins vulnérable, moins dépendante des hydrocarbures oui, mais, encore ? Comment faire ? Quelle nouvelle politique économique mettre en œuvre ? Quel nouveau paradigme de développement définir et adopter ? Le rôle économique de l’Etat dans la construction de la nouvelle économie La troisième mandature qui est ouverte sera jugée dans le domaine économique à l’aune de trois défis que l’Etat a à relever :
1/ Renouer avec notre ambition industrielle en tenant compte des nouveaux contextes national et mondial.
2/ Construire une économie de services qui fait cruellement défaut.
3/ Faire émerger une économie fondée sur la connaissance qui fait du progrès technique, le facteur central de la croissance.
Il faut d’abord rappeler que le fameux «consensus de Washington», ce nouvel évangile du libéralisme économique qui prône la dictature des marchés, le libre-échange et la libéralisation financière, a produit des résultats catastrophiques et pas seulement dans les pays du Sud. La crise économique mondiale actuelle signe le triomphe des régulationnistes qui prônent une économie de marché encadrée et régulée. De même qu’elle réclame leurs lettres de noblesse aux politiques économiques keynesiennes avec intervention de l’Etat pas seulement dans la régulation mais aussi dans l’impulsion active de la croissance. L’expérience algérienne «d’économie de marché libre, ouverte et concurrentielle» de la décennie 90 et du début de la décennie 2000 n’a pas été probante, mais est-ce que le retour actuel au premier plan du rôle économique de l’Etat constitue la solution pour renouer avec l’ambition développementiste et hâter l’émergence économique de l’Algérie ? Il est évident qu’en Algérie, et sans tomber dans l’étatisme et l’économie de type soviétique, le rôle économique de l’Etat est tout à fait stratégique, non pas seulement comme redistributeur mais surtout comme producteur de richesses. Un Etat qui encadre, régule, contrôle mais aussi investit, produit dans les secteurs de production stratégiques. En contexte de mondialisation de l’économie et de son ouverture, l’émergence d’une classe entrepreneuriale privée, de «capitaines d’industries», capables de porter la bataille de la production et de la compétitivité, est aussi déterminante et l’Etat algérien a ici un rôle économique éminent à jouer directement pour accompagner les investisseurs privés. Mais à l’amont de ce rôle actif, l’Etat algérien a besoin de définir le projet économique de la décennie à venir, les stratégies sectorielles qui s’y inscrivent, et bien sûr, le système de gouvernance apte à concrétiser l’ensemble de ses choix. Après les infrastructures de base et l’équipement du pays, l’heure est à la réhabilitation de l’entreprise et particulièrement de la petite et moyenne entreprise. L’industrie manufacturière, les services à l’entreprise, la recherche-innovation, l’agriculture saharienne : c’est dans tous ces secteurs que se joue concrètement l’après-pétrole. Alors il est grand temps de moins en parler, et de se lancer dans sa construction volontariste et déterminée.

Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr


Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/03/31/article.php?sid=97929&cid=8

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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