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LA FÊTE DES KABYTCHOUS DE NADIA MOHIA Grand-frère

28 mars 2010

Non classé

Culture : EN LIBRAIRIE

«Je mourrai à l’Aïd, les Kabytchous feront la fête…» répétait, quelques semaines avant sa disparition à 54 ans des suites d’un cancer, Abdellah Mohia alias Muhend-u-Yehia, poète, écrivain et dramaturge algérien. C’est par ce mot «Kabytchous» qu’il aimait appeler les Kabyles.


Après la disparition de ce frère adoré, sa sœur Nadia Mohia a pris sa plume pour dire tout l’amour qu’elle portait à celui qu’elle surnommait affectueusement Grand-Frère ou Dada. Un amour incommensurable en dépit d’une relation tumultueuse et orageuse, tissée sur des coups de colère, l’incompréhension et des non-dits. L’auteure relate aussi la maladie mentale dont souffrait sa maman, raison qui a poussé Grand-Frère à s’exiler en France où Nadia le rejoint quelques années plus tard. Tout au long de ce romain autobiographique, Nadia Mohia raconte combien elle et ses frères ont souffert de la maladie de leur maman qu’aucun traitement n’a réussi à guérir. «Yemma, elle, avait été initiée par un voyant-guérisseur réputé. Il devint son guide, et son protecteur, depuis qu’il l’avait révélée à elle-même en attribuant ses voix à des présences occultes désireuses de se manifester à travers elle…» P74. Puis, elle raconte l’hospitalisation de son frère à cause d’une tumeur cérébrale et tous les mois passés à son chevet à prendre soin de lui, en essayant d’instaurer un vrai dialogue. Et de se poser la question : «Qu’est-ce qui nous empêchait de retrouver notre pays natal ? Peut-être, une sorte d’accoutumance à l’exil, la guerre civile, certainement. En réalité, nous avions peur de nous retrouver face à nous-mêmes tels que nous avions été, peur de revivre cet affreux cauchemar qui nous avait chassés du pays de notre enfance. Le monstre qui s’était emparé de notre pays pendant que nous croyions lui échapper en nous exilant, c’était avant tout, le mal de Yemma, le mal de notre culture, c’était l’image de notre mère habitée par l’étrange»… P43 Puis arrive le jour fatidique du décès du poète kabyle et de son rapatriement vers son pays natal. Sa dépouille est exposée à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou où un dernier hommage lui est rendu de Grand Frère, le dramaturge talentueux, le comédien admirable, l’amuseur public, le voici exposé sur une scène de théâtre ! Il joue son dernier rôle, avant que le rideau tombe sur sa vie, sur son visage…» p61 et 62. Après une thèse de doctorat en psychopathologie et psychanalyse soutenue à l’université Paris VII, Nadia Mohia s’est orientée vers l’ethno-anthropologie. Son expérience anthropologique est diverse : dans sa Kabylie natale, chez les Indiens Emerillon et Wayâpi (Guyane française)… Parmi ses précédents ouvrages : Les thérapies traditionnelles dans la société kabyle pour une anthropologie psychanalytique, De l’exil Zehra, une femme kabyle, Ethnologie et psychanalyse…
SabrinaL
La fête des Kabytchous, éditions Achab, 2009, 219p, 400 DA

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/03/28/article.php?sid=97751&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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