Le génie des maths qui a refusé un million de dollars
Grigori Perelman a résolu l’un des problèmes mathématiques
les plus difficiles posés au 20ème siècle.
Le mathématicien russe Grigori Perelman, qui a résolu l’un des problèmes mathématiques les plus difficiles posés au 20ème siècle, s’est vu offrir une récompense d’un million de dollars par l’Institut Clay du Massachussetts… qu’il a refusé.
Pelerman, rétif aux honneurs et à l’argent, a résolu la conjecture de Poincaré, un problème de topologie, portant sur les propriétés d’une sphère à trois dimensions, formulé par le mathématicien français du même nom en 1904. Il avait publié ses travaux en 2002 et 2003 sur un site internet, mais il a dû attendre 2006 pour que la communauté scientifique reconnaisse officiellement la résolution de la conjecture de Poincaré. Pelerman avait déjà refusé la médaille Fields, la plus prestigieuse des récompenses scientifiques, suite à cette officialisation, expliquant simplement qu’il se sentait isolé de la communauté mathématique internationale. La conjecture fait partie des sept problèmes du millénaire définis par la fondation américaine en 2000 dont la résolution est récompensée par un prix d’un million de dollars. L’objectif est de faire connaître au grand public ces frontières mathématiques qui restent à déchiffrer: l’hypothèse de Riemann, les équations de Navier- Stroke, la conjecture de Birch et Swinnerton- Dyer, ou encore la conjecture de Hodge. La conjecture de Poincaré est le premier de ces sept problèmes fondamentaux à être résolu. Assiégé par les journalistes depuis l’annonce du prix le 18 mars, il fait honneur à sa réputation d’homme extrêmement réservé et s’est barricadé dans son appartement de Saint-Pétersbourg, où il vit avec sa mère. Il a répondu à un journaliste qui a réussi à le joindre sur son téléphone portable: «vous me dérangez, je suis en train de ramasser des champignons.» Un de ses voisins décrit Pelerman, «un des plus grands mathématiciens de notre époque»: «Il porte toujours la même veste et le même pantalon miteux. Il ne se coupe jamais les ongles ou la barbe. Quand il marche, il fixe le sol au lieu de regarder autour de lui.» Selon ses proches, il a toujours préféré les balades en forêt à la compagnie des hommes.
25 mars 2010
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