Le FLN a réussi la dernière étape de son redressement, à travers l’organisation, sans fausse note, d’un congrès qui, s’il ne va pas rester dans l’histoire du parti comme l’un des plus décisif, il aura tout au moins confirmé le rassemblement des militants autour d’une seule direction pour les quatre prochaines années.
L’on a vu durant ces trois jours, les partisans de Hamrouche, de Benflis et de Mehri parmi les congressistes, sans que l’on enregistre des « tentatives » de sabordage d’une rencontre dont tout le monde souhaitait la réussite pour une grande raison au moins : en finir avec les luttes fratricides qui n’arrangent ni le parti ni le pays et encore moins les militants qui à force de division, ont donné une piètre image du FLN. Depuis hier, le vieux parti a pris un sacré coup de jeune avec une direction légitimée par la base qui, elle-même, a affiché une grande sérénité. Cela n’a pas été facile. Abdelaziz Belkhadem, grand vainqueur de cette joute politique, a mis tout son talent de diplomate pour parvenir à apaiser les esprits sans avoir à n’exclure personne. Il faut reconnaître à l’ancien-nouveau patron du FLN cette faculté d’affronter ses adversaires et de jouer la carte de la persuasion, plutôt que celle de répression. A défaut de convaincre les chefs de file des courants qui lui sont hostiles au sein du FLN, il a réussi à ramener « leurs partisans sur le droit chemin », sans toucher à leur conviction. L’expression chère à tous ceux qui ont milité dans le FLN, « le parti d’abord » a fonctionné à merveille. Les militants ont convenu que pour l’heure, l’important et de sauver définitivement le parti, de panser les plaies. Pour les débats, on verra plus tard. Car il faut bien convenir que le 9ème congrès qui a été une grande réussite organique, a manqué d’ouvrir le vrai débat, celui du devenir du pays. Il est entendu que quelque chose ne tourne pas rond sur la scène nationale animée exclusivement par un trio de partis qui voient tous dans la même direction. La quasi absence de l’opposition doit interpeller tout démocrate, combien même exerce- t-il le pouvoir. Hier l’Algérie a vu se redresser un grand parti, mais en face de lui, il n’y a rien, que du vide. Osons donc interpeller ce grand parti pour lui dire que l’une de ses missions historique est justement de promouvoir la démocratie en faisant émerger une opposition crédible.
Par Smaïl Daoudi
22 mars 2010
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