«J’ai toujours souhaité qu’on discute avec franchise»
Justifiant son absence du congrès par des engagements pris avec l’université de Constantine, il a révélé dans sa lettre: «J’aurais pu annuler tous mes engagements si ce débat allait avoir lieu». Une manière toute diplomatique pour dire qu’à ses yeux, le 9e congrès n’apporte pas le saut salutaire dont il s’attendait de la part du FLN.
Invité par Abdelaziz Belkhadem à prendre part au 9e congrès du FLN, l’ancien Secrétaire général du vieux parti, Abdelhamid Mehri, a préféré la voie épistolaire pour faire marquer son absence à la salle omnisports du complexe Mohamed Boudiaf. Dans un message adressé à l’actuel premier responsable du FLN, M.Mehri a tenté, comme il l’a toujours souhaité, d’élever le niveau au sein de l’ancien parti unique en posant la problématique du FLN en tant que formation devant tôt au tard faire le bilan de son parcours au sein de la scène nationale.
«J’ai toujours souhaité qu’on discute avec franchise et profondeur les expériences passées autant celle du FLN que celles du pays depuis l’indépendance», a-t-il affirmé dans sa lettre, posant, de fait, la problématique de la pratique politique dans notre pays en terme d’apports à la société et à la nation, plutôt de se contenter d’applaudir à des manœuvres dont le seul objectif est de garantir l’équilibre au sein d’un appareil politique qui tire pourtant sa légitimité de la lutte pour l’indépendance du pays.
Abdelahamid Mehri, qui a justifié son absence du congrès par des engagements pris avec l’université de Constantine, a révélé dans sa lettre: «J’aurais pu annuler tous mes engagements si ce débat allait avoir lieu». Une manière toute diplomatique pour dire qu’à ses yeux, le 9e congrès n’apporte pas le saut salutaire dont il s’attendait de la part du FLN. Et d’ajouter: «Je continue à penser que je suis toujours redevable devant les militants du parti de la présentation de mon bilan de Secrétaire Général après avoir été élu par le Comité central alors que le pays connaissait une situation dangereuse».
Ejecté du FLN en 1995, après qu’il ait imprimé au parti une ligne en contradiction avec les objectifs du pouvoir à l’époque, en co-signant avec le FFS et l’ex-FIS le fameux contrat de Sant’Egidio, l’ancien SG du FLN soutient à ce propos qu’il avait été écarté de son poste de responsabilité «dans des conditions que vous connaissez parfaitement autant que la plupart des militants. Je me suis engagé devant le Comité central de tout expliquer. Des congrès ont eu lieu depuis sans permettre l’expression d’une opinion différente, celle qui s’intéresse aux questions de fond», souligne M.Mehri qui, à travers sa missive entend sans doute rappeler aux militants du FLN une certaine obligation de débat qui, selon lui, est nécessaire pour réconcilier définitivement le parti avec son passé récent.
Pour l’ancien responsable de l’ex-parti unique, un tel débat «permettra d’éclairer le chemin pour trouver des solutions à ces questions à l’ombre des pratiques et des mœurs dégagées par les politiques suivies jusque-là».
Cela dit, l’absence Abdelhamid Mehri, de même que celle de Benflis n’ont pas semblé trop peser sur le déroulement du congrès où plusieurs militants affichaient clairement leurs préférences personnelles, mais disent totalement assumer leur rôle de militants tenus par la discipline partisane.
Smaïl Daoudi
21 mars 2010
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