Ainsi va la vie
Premiers émois (9e partie) Par K. Noubi
Résumé de la 8e partie : Omar est très intimidé par le luxe du bureau de son oncle.
Il entre dans le bureau, la casquette à la main.
— Ah, mais c’est Omar !
L’homme, très corpulent, le front dégarni, les tempes grisonnantes, ressemblant beaucoup à son père, se lève.
— Dans mes bras, petit chenapan !
Il l’embrasse et le serre contre lui, puis il le regarde.
— Comme tu as grandi ! On peut même dire que tu es devenu un homme !
— Mon oncle, je suis content de te revoir !
— Il y a longtemps qu’on ne s’est vu, toi et moi… Dis-moi, combien tu avais la dernière fois qu’on s’est rencontré ? Huit ans ? dix ans ?
— Douze ans, mon oncle.
— Et quel âge as-tu maintenant ?
— Dix-sept ans, mon oncle !
— Dix-sept ans, cela fait bien cinq ans ! A la maison, on ne va pas te reconnaître !
— Comment va tante Zahra ?
— ça va… et Nadia aussi, elle passe au lycée, tu sais, et avec une excellente moyenne. Toi aussi, tu passes au lycée, n’est-ce pas ?
— Oui, mon oncle. Et Rafik ?
Le visage de l’oncle se rembrunit.
— Rafik ne va pas bien… en dépit de tous les traitements, sa santé ne cesse de se dégrader. C’est à peine s’il peut se lever pour aller aux toilettes et même pour cela il faut l’aider !
— Je suis désolé, dit Omar.
L’oncle se met à sourire de nouveau.
— Tu n’as pas à être désolé, mon garçon. Ce n’est pas ta faute. Dis-moi, comment va Ali, J’ai appris qu’il faisait de la tension.
— Oui, mon oncle, mais il se soigne !
— Nous nous soignons tous mon garçon, moi aussi je fais de la tension, j’ai du cholestérol et des problèmes cardiaques.
Omar prend un air inquiet
— Ce n’est pas trop grave, mon oncle.
— Bien sûr que c’est grave, mais on fait avec, heureusement qu’il y a les médicaments… Tu sais combien de pilules je prends par jour ?
— Non, dit Omar.
— Huit ! Oui, huit comprimés et encore, ma tension est toujours élevée et j’ai des palpitations… Que veux-tu, c’est mon travail ! Mais je parle, parle, parle et tu dois être affamé !
— Non, non, mon oncle, je n’ai pas faim !
— Bien sûr que tu as faim ; comme j’ai beaucoup de travail et que je ne peux t’inviter au restaurant, nous allons manger ici, des sandwiches. (à suivre…)
K. Y.
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19 mars 2010
Histoire