2.Histoires vraies -Pour l’amour d’une autre

« Résumé de la 1re partie » Si avant de connaître Faïza, Larbi regardait de moins en moins sa femme, maintenant il ne la regarde même plus.

Aïcha ne met pas longtemps à se douter de la présence d’une femme dans la vie de son époux. Seule une autre femme peut changer un homme à ce point-là. Pour en avoir le c’ur net, Aïcha charge l’un de ses enfants de suivre son père. Le compte-rendu que l’adolescent fait ensuite à sa mère sur la double vie de son père est accablant. Aïcha en souffre beaucoup. Sa déception et son sentiment d’humiliation se font d’autant plus insupportables que son fils lui décrit sa rivale comme étant belle et jeune. Ravalant ses larmes et son amertume, elle ne dit rien à son époux, sachant que le combat est inégal et qu’il n’y a pas plus facile qu’une répudiation, même après 35 ans de mariage. Pourtant, Aïcha change d’attitude. Elle fait des allusions à son mari sur les pères de famille qui délaissent leurs foyers, elle veut le faire aboutir à la conclusion qu’il lui est impossible matériellement d’entretenir deux ménages. Elle se met d’ailleurs à tout faire pour ne pas économiser les provisions qui tiennent en général plusieurs semaines, mais qui, maintenant, ne durent que quelques jours. Au fil des jours, Larbi voit l’étau se resserrer de plus en plus sur lui. Il n’en peut plus des comportements de son épouse qui lui mène la vie dure et le précipite à sa ruine. Il se séparerait volontiers d’elle mais n’a concrètement aucune raison de divorcer au bout de toutes ces longues années de vie commune.
Il sera placé devant un véritable dilemme quand Aïcha n’en pouvant plus, lui déclare ouvertement qu’elle est au courant de ses frasques et qu’elle va y mettre fin. C’est alors que la peur de Larbi de perdre son idylle et sa passion prend le dessus et que tout bascule dans sa tête. Il va tuer Aïcha. Pour cela, il faut échafauder un plan. Mettant en confiance sa femme qui croit, naïvement, en une victoire sur sa rivale, il l’emmène à Alger sous prétexte de lui régler sa situation administrative de fille de chahid, comme elle ne cesse de le réclamer depuis des années. Le soir, il sort avec elle pour une promenade, il s’arrête avec elle dans un bois de la banlieue. La prenant par surprise, il serre son cou avec une corde en nylon et tire sur les deux bouts de toutes ses forces jusqu’à ce que le corps de Aïcha cesse de se débattre.
C’est alors, à l’aide d’une pelle ramenée à cet effet, que Larbi creuse une tombe et enterre sa femme. Le lendemain il fait une déclaration sur la disparition de sa femme et pousse même le cynisme jusqu’à lancer un avis de recherche dans les médias.
Seulement voilà, moins de quinze jours plus tard, deux jeunes bergers découvrent avec horreur le corps enterré de la femme. Larbi a alors beau nier, l’enquête aboutit à sa culpabilité surtout qu’il a commis l’imprudence d’oublier dans sa voiture un bout de la corde en nylon vert utilisée pour étrangler sa femme.

A. L.