Une ville, une histoire
L’épopée de Djazia (13e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 12e partie n Le fils du chef des Banû Hilal a été échangé à la naissance. Son père, qui s’en est rendu compte, veut le récupérer.
Quelques jours après, profitant d’une invitation de ses beaux-parents qui fêtaient un heureux événement, Cheikh Ghanem se rend dans le camp des Zénata. Il a pris soin de se faire accompagner du ârif, le devin, qu’il fait passer pour un serviteur.
Après le repas, Cheikh Ghanem se promène dans le camp. Il aperçoit des enfants en train de jouer et s’approche d’eux. Un des enfants, de l’âge de son fils, attire aussitôt son regard : il a le teint halé des hommes du désert alors que les autres enfants ont le teint pâle des enfants de sédentaires. De plus, cet enfant paraît très fort et c’est avec une certaine violence qu’il traite ses camarades de jeu. Le cheikh l’appelle.
— Dis-moi comment tu t’appelles ?
L’enfant lui dit son nom, un nom évidemment zénète.
— Comment s’appellent tes parents ?
Il lui donne le nom de ses parents. Puis le cheikh lui demande s’il possède des jouets.
— Oui, dit l’enfant, fièrement.
— Tu peux me les montrer ? demande encore Cheikh Ghanem
L’enfant va chercher ses jouets, des chevaux sculptés dans du bois et une épée également en bois.
— C’est ton père qui les a faits pour toi ?
— Non, dit l’enfant fièrement, c’est moi qui les ai sculptés !
Il montre d’un doigt méprisant ses compagnons de jeu :
— Eux ne savent faire que des charrues et des bœufs !
— Et cette épée ?
— C’est moi qui l’ai faite également. Un jour, je serai un grand guerrier, un cavalier !
— Mais tes parents sont laboureurs !
— Et moi, je te le dis, je veux être un guerrier !
Cheikh Ghanem se penche vers le ‘ârif, qui a écouté en silence la conversation.
— Qu’en penses-tu ? lui demande-t-il
— Je pense que ce garçon est ton véritable fils !
Cheikh Ghanem le croit aussi mais il veut que cela soit confirmé par la sage-femme qui a assisté sa femme quand elle a accouché. Il lui place le sabre sur le cou et menace de la tuer si elle ne dit pas la vérité.
— C’est vrai, dit-elle, j’ai fait enlever ton fils et mis un Zénète à sa place !
— Je veux que tu répètes ce que tu as dit devant Ben Ali Chérif, le chef de ta tribu.
Elle le répète et Ben Ali Chérif dit à son gendre.
— Ne blâme pas cette femme, ce genre d’enlèvement se fait fréquemment !
— Mais moi, je veux récupérer mon fils !
Tu peux le prendre et nous renvoyer l’autre garçon…
Et d’ajouter :
— Ce n’est pas une mauvaise chose que ce garçon s’en aille… il est violent et querelleur, il a certainement hérité ce caractère de ses ancêtres ! (à suivre…)
K. N
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19 mars 2010
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