Ainsi va la vie
Premiers émois (10e partie)
Résumé de la 9e partie : Omar est chaleureusement accueilli par son oncle.
La secrétaire a apporté une petite table avec une nappe sur laquelle elle a déposé deux plateaux recouverts de papier cellophane.— Nous avons un bon traiteur dans le quartier, dit l’oncle Tahar, quand je ne peux pas aller au restaurant, je fais venir un casse-croûte… Mais ouvre ton plateau !Omar essaye d’ouvrir le plateau sans abîmer le cellophane, mais il doit le déchirer. Il découvre ce que l’oncle appelle un «casse-croûte» : un vrai repas : frites, viande, salade, fromage…
— Mange, dit l’oncle.
Il pique quelques frites, il a faim, mais il ne peut se jeter sur la nourriture.
— C’est comme ça qu’il faut manger, dit l’oncle.
Il saisit une poignée de frites et l’engloutit. Omar rit, amusé par cet appétit…
— Fais comme moi, dit l’oncle.
Il fait comme lui et se met à manger de bon appétit. Il est maintenant décrispé.
— J’aime te voir comme ça, dit l’oncle ! Maintenant, parle-moi un peu de toi…
Omar ne sait que dire.
— Il n’y a rien à dire mon oncle, à part que j’ai décroché mon brevet et que je vais aller au lycée…
— Mais, c’est une bonne chose, mon garçon, et tu penses poursuivre des études ?
— Si je réussis, mon oncle, autrement, je ferai comme tous les jeunes du village, une formation…
— Il vaut mieux continuer tes études, mon garçon… Nadia va passer également au lycée ; c’est une brillante élève, elle veut faire médecine… et trouver un traitement pour guérir la myopathie… elle pense à son frère, bien sûr !
— J’espère qu’elle y parviendra, mon oncle
— Je l’espère aussi, mon garçon… en attendant, il s’ennuie…
— Il a quitté l’école, je crois ?
— Oui, il ne peut plus y aller… Cela demanderait trop d’aménagements et aucune école ne lui offre cette possibilité…
Une tristesse passe dans les yeux de l’oncle.
— C’est dommage car c’était un élève brillant…
Omar est bouleversé.
— On ne peut vraiment rien faire, mon oncle ?
— Non, les déplacements lui sont difficiles… La position assise le fatigue beaucoup… Un professeur de musique lui donne des cours à domicile, il aime ça, il aime aussi lire… Je pense que ta présence va lui faire du bien, il aura quelqu’un de son âge pour discuter.
— Je ferai tout pour lui être agréable, mon oncle.
— Je compte sur toi, mon garçon… Et puis, j’attends de toi autre chose ! (à suivre…)
K. Y.
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19 mars 2010
Histoire