Est-ce que l’Algérie puisse récupérer les réserves de change qu’elle a déposées à l’étranger ? Et est-ce que le trésor américain ou les autres trésors des autres pays où sont déposées ces réserves sont prêts à répondre à la demande algérienne ? Pourquoi est-ce que l’Algérie dépose-t-elle ses réserves à l’étranger au lieu qu’elle les investisse localement ?…
ce sont des questions qui se posent sur la scène nationale depuis des années et auxquelles les responsables n’ont pas donné de réponses convaincantes. Ces responsables qui ont prouvé leur incapacité de communiquer avec les citoyens dans plusieurs occasions et c’est, d’ailleurs, ce qu’a reconnu le premier ministre, il y a quelques jours.
Quant aux spécialistes, ils savent que ces questions n’ont aucun sens dans le langage économique et que l’Algérie n’a pas de réserves stockées à l’étranger qu’elle puisse récupérer. Cependant, le mot des spécialistes algériens n’est plus entendu depuis qu’on a décidé de fermer le champ du dialogue et le remplacer par les discours destinés à mobiliser les publics à suivre des fausses promesses dont on ne peut voir les traces dans le terrain.
Parmi les répercussions de ces promesses imaginaires, le fait qu’on accuse à tort le gouvernement, tels qu’on l’a accusé à propos du destin des réserves de changes, déposées à l’étranger. Il est naturel que le citoyen se doute des intentions de ses responsables, du moment qu’ils le provoquent quotidiennement avec des chiffres imaginaires sur le succès économiques que le pays a réalisés, sans que ce citoyen ne voit le fruit de ces succès sur le terrain et sans que ces succès ne diminuent la cherté de la vie et du recul des prestations sociales.
Le gouvernement a longuement illusionné le peuple avec le chiffre de 17 milliards de dollars de réserves de change. Il lui a promis de créer des postes d’emploi et de baisser les prix des produits et de résoudre la crise du logement avec ces réserves.
Lorsque Temmar a parlé de changement de politique de l’Algérie sur les réserves de changes, le ministre des finances est sorti de son mutisme, une fois qu’il a senti qu’on a surpassé ses prérogatives. Il a expliqué que les serves de change en devise ont leur équivalent en dinars, c’est-à-dire, les entrées fiscales.
Ce qui veut dire que le chiffre de 147 milliards de dollars de réserves de change ne signifie pas seulement de l’argent stocké aux Etats-Unis et en Europe que l’Algérie peut retirer à tout moment, mais une modalité parmi tant d’autres de calcul des capacités économiques de tout pays.
Parmi les indices de la santé de l’économie nationale, ce chiffre gigantesque de réserves de change dont la banque centrale place l’équivalent en dinars en circulation sur le marché national.
De ce fait, le gouvernement est innocent des accusations de transfert des réserves de changes vers l’étranger, ou vers des comptes personnels de ministres ou de généraux ou frères du président…Il est, toutefois, responsable de la dilapidation des richesses nationales. Dans ce sillage, il est utile de signaler que le taux des rentes en pétrole qui ne sont pas exploitées sur le marché national est estimé à environ 50%, stockés en tant que réserves de changes, exposées et à la hausse et à la baisse, tout dépend de l’état du marché financier international. Il aurait été, donc, préférable de laisser cette fortune sous les sols algériens afin que les générations futures les retrouvent, au lieu de les gaspiller fortuitement.
18 mars 2010
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