Alger et Tunis ont abrité simultanément cette semaine deux rencontres régionales à niveau ministériel dont le thème central de débat avait trait à la lutte antiterroriste. Dans notre capitale, ce sont les chefs de la diplomatie de la région sahélo-saharienne qui à l’invitation de leur homologue algérien Mourad Medelci ont «planché» sur cette problématique. Il s’est agi pour eux sur la base du constat que la menace terroriste connaît des développements dangereux dans leur région mettant en péril la sécurité et la stabilité de tous les pays qui la compose, de s’entendre sur la mise en œuvre d’une coopération «résolue» entre leurs pays pour y faire face.
A Tunis, la rencontre a regroupé les ministres arabes de l’Intérieur et c’est Nourredine Yazid Zerhouni qui y a représenté l’Algérie. Dans les deux, la voix de l’Algérie s’est exprimée avec cohérence sur le sujet. Medelci et Zerhouni ont développé et défendu la même logique, à savoir que la lutte antiterroriste pour être efficace doit être globale, d’où la nécessité d’une coopération régionale et internationale. Devant ses homologues de la région sahélo-saharienne, Medelci a plaidé pour la première dont il a souligné l’urgence au regard de l’inquiétante situation dans laquelle est cette zone du continent du fait de la multiplication et des amplifications des opérations terroristes qui s’y déroulent. Zerhouni en a fait de même devant ses homologues arabes, mais en insistant sur la dimension plus large que doit revêtir la lutte antiterroriste. Notre ministre de l’Intérieur a pour ce faire affirmé que «l’Algérie soutient la mise en place d’une stratégie internationale de lutte contre le terrorisme» et fait savoir qu’elle appelle à l’organisation d’une conférence internationale sur le phénomène du terrorisme sous l’égide de l’ONU qui traitera de l’ensemble des aspects qui lui sont liés, ses causes et ses véritables motivations.
Sur le problème de la lutte contre le terrorisme, la position algérienne se distingue par sa constance. Ce que Medelci a proposé à ses homologues africains en la matière et ce que Zerhouni a déclaré à Tunis, l’Algérie n’a eu de cesse d’essayer d’en convaincre la communauté internationale, au principe que c’est la seule réponse à hauteur de la menace terroriste.
Il faut croire que cette fois l’invite algérienne a été entendue par ses voisions de la zone sahélo-saharienne. Le temps et les développements qu’a pris chez eux la menace terroriste semblent les avoir convaincus que la démarche prônée par l’Algérie est la seule qui vaille. Mais il n’est pas certain par contre que ce que notre pays a de nouveau proposé à partir de Tunis par la voix de Zerhouni le sera. Parce que l’Algérie met comme condition que la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme doit donner lieu au préalable «à une définition précise et concertée sur le terrorisme et éviter de s’immiscer dans les affaires intérieures des pays, ou d’exercer des pressions sur eux et préserve l’indépendance et l’autodétermination qui sont un droit prévu dans tous les documents internationaux et la charte des Nations Unies». C’est l’évidence que les Etats-Unis, des puissances européennes et Israël ne tiennent pas à ce que l’on donne d’autre définition sur le terrorisme et la façon de le combattre que celles qui sont les leurs avec tous les dégâts, les ratages et la confusion qu’elles provoquent.
18 mars 2010
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