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COLLOQUE SUR LA VIE ET L’ŒUVRE DE MOULOUD FERAOUN Effusions mémorielles et réfutations

18 mars 2010

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COLLOQUE SUR LA VIE ET L’ŒUVRE DE MOULOUD FERAOUN Effusions mémorielles et réfutations logo3

Culture : COLLOQUE SUR LA VIE ET L’ŒUVRE DE MOULOUD FERAOUN
Effusions mémorielles et réfutations

La rencontre littéraire sur la vie et l’œuvre de Mouloud Feraoun, organisée en marge de la 10e édition du film amazigh qui se tient à Tizi-Ouzou du 15 au 20 mars en cours, met au centre de l’interrogation l’homme et son œuvre aux prises avec l’histoire.


Les lectures professionnelles et universitaires et les interventions dans les débats ont tenté de mettre en exergue les audaces littéraires et politiques de l’écrivain qui, reconnaît-on unanimement, a fait l’objet de critiques injustifiées et de lectures simplistes. «Si Mouloud Feraoun avait écrit en langue allemande, il aurait été, à coup sûr, soupçonné d’être nazi.» Lâchée par un intervenant dans le débat, cette réplique illustre, d’une certaine façon, la teneur d’une rencontre où les effusions mémorielles ont fait chorus avec le discours littéraire des Fanny Colonna, Denise Brahimi et autres universitaires venus des universités marocaine, tunisienne, algérienne et même des USA pour battre en brèche certaines idées reçues propagées, çà et là, autour de l’écrivain et de son œuvre. Les interventions ont, souvent, pris l’allure d’un concert de réfutations et de mises au point apportées à de multiples critiques qui ont ciblé l’auteur de Le fils du pauvre qui a été attaqué pour son engagement «mou» et «timoré» durant la guerre de Libération nationale et qui a été présenté comme le chantre de l’assimilation «alors qu’il a publié un article où il a combattu cette idée», dixit le fils de l’écrivain qui est monté plusieurs fois au créneau pour défendre l’honneur d’un père dont la notoriété sociale et littéraire, acquise en tant qu’homme de lettres et cadre de l’institution scolaire de l’époque, ne l’a pas prémuni contre les attaques venant, à la fois, des milieux nationalistes algériens que des ultras européens, hostiles à l’indépendance de l’Algérie. «Le ministère des Moudjahiddine a délivré l’attestation de reconnaissance du statut de chahid à mon père», dira Ali Feraoun qui parlera des lettres et des coups de téléphone anonymes «menaçant mon père de mort» et venant des milieux français. Le fils de Mouloud Feraoun semble encore affecté par le traitement réservé à l’écrivain lors d’un colloque tenu durant les années 1982 à l’université d’Oran et durant lequel l’écrivain a été descendu en flammes. «Un véritable assassinat virtuel », témoignera l’universitaire oranais Mohamed Bensalah. Zoubida Mameria, du ministère de la Culture, dira son indignation face à une «critique gratuite, malveillante, et surtout excessive, qui avait vu dans la vie et l’œuvre de cet écrivain on ne sait quoi de complaisant, face aux événements de l’époque(la guerre de Libération nationale)», ajoutant : «Le mérite de Feraoun est d’avoir révélé à la conscience générale l’existence d’une entité humaine complètement ignorée par le reste du monde (…), il modulera son œuvre et son action sur son vécu, sur ses états d’âme et sur son action qu’il a pensée juste.» La position de Feraoun durant la guerre de Libération nationale a été abordée par Ouerdia Yermèche, linguiste et maître de conférences à l’ENS d’Alger et maître de recherche associée au CRASC d’Oran. L’universitaire s’est interrogée si Mouloud Feraoun qui a été présenté comme le pur produit du moule idéologique de l’école coloniale et de l’entreprise d’assimilation du peuple algérien a été amené a observer une attitude de «non-position», de non-engagement durant la guerre de Libération nationale, et s’il s’était interdit de se prononcer sur les événements de l’époque, comme cela lui a été reproché. Pour l’universitaire, les réflexions et les analyses contenues dans Le journal publié après la mort de l’auteur portent, de page en page, les arguments de sa défense qui battent en brèche ce genre d’accusations, selon O. Yermèche qui cite Feraoun : «A présent, tous les efforts doivent être des efforts de libération. Avant tout, se libérer d’un joug trop durable et trop pesant. Si durable, à mon sens, qu’il fait oublier tous les avantages qu’il a procurés aux uns et aux autres.» Autre citation de Feraoun prise dans Le journal par l’universitaire : «Je me refuse à être du côté du manche. Je préfère souffrir avec mes frères que de les regarder souffrir ; ce n’est pas le moment de mourir en traître, puisqu’on peut mourir en victime.» Ici, Feraoun choisit définitivement le camp des siens, même si «lui, l’humaniste, le non-violent, qui, à une certaine époque, réprouvait le recours à la violence du FLN, légitime maintenant l’usage inévitable de la violence du fait «que tout autre voie est bouchée », fera remarquer la conférencière. Intervenant sur un autre registre, Malika Fatima Boukhellou a fait une relecture de deux romans de Feraoun à la lumière de l’approche postcoloniale. Les romans de Feraoun ne doivent pas être lus selon les présupposés idéologiques de la pensée et des stéréotypes de la littérature et de la pensée coloniale. «Feraoun avait le souci de témoigner des siens et pour les siens», dira l’enseignante de l’université de Tizi-Ouzou. « Les chemins qui montent m’ont fait gravir les plus hautes cimes de la réconciliation. » Danielle Maoudj, de l’université de Corse, a évoqué Feraoun sur un ton sensible et lyrique. Elle évoque «le vertige des interrogations», parlant de la mémoire de son père, un émigré kabyle converti au christianisme en 1916. Dans cette rencontre où il est beaucoup question de la défense et de l’illustration de la figure de l’honnête homme inhérente au parcours et à la personnalité de l’écrivain M. Feraoun, Denise Brahimi et Nadjiba Regaieg de l’université de Sousse (Tunisie) proposeront une lecture croisée de Le journal de Feraoun et où Fanny Colonna tentera de faire une lecture comparée du parcours de Camus et de l’auteur de La terre et le sang.
S. A. M.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/03/18/article.php?sid=97270&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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