Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
Non assistance à familles en danger
Le médecin a le devoir de soigner les malades, le policier de protéger les citoyens, le contribuable de payer ses impôts. Médecins, policiers et contribuables n’y pensent même pas, tant il est vrai que cela relève aujourd’hui de la routine. Mais que dire lorsque les pouvoirs publics dérogent à la règle?
Lorsque des familles entières, certaines avec sept à huit enfants, vivent dans des taudis, menacées chaque jour que Dieu fait dans leur vie et n’arrivent pas à avoir un logement décent et sécurisant? Pour échapper à cette interpellation, certains responsables: walis, chefs de daïra et même des maires ont réussi à trouver une réponse toute faite. «On reloge une dizaine et au bout de quelques jours, ce sont une vingtaine de familles, qui viennent squattées ces taudis». Ces responsables ne mesurent certainement pas la gravité de leurs propos. Certainement sans le vouloir, ils confirment cette absence de l’autorité et donc de l’Etat que tout le monde constate. Car si ces responsables là parviennent à assumer convenablement leur rôle, ce genre de situation ne se reproduira pas. Un exemple: à la sortie ouest d’Oran, au lieu dit «Coca Cola», une opération de démolition doit avoir lieu. Malheureusement, l’on n’arrive pas encore à décider qui, de la police, ou de la gendarmerie, devra intervenir. Et l’on s’attend à ce que le wali tranche… mais quand? Tout cela, pour dire que l’Etat quand il est efficacement représenté, l’ordre est immédiatement rétabli et les opportunistes sont rapidement dissuadés. Plusieurs opérations de relogement ont été effectuées à travers le pays. Mais lorsque les bâtisses vidées sont immédiatement murées et scellées, personne n’osera y habiter. Voilà donc un exemple de la présence de l’autorité publique, qui, malheureusement n’est pas systématique et certains citoyens malhonnêtes savent profiter de ces failles, au risque de laisser d’autres, plus respectueux des lois de la République, de payer à leur place. S’il est vrai qu’il existe des citoyens n’ayant pas froid aux yeux capables de tous les excès et les infractions pour décrocher un logement, l’Etat, en principe possède les moyens nécessaires pour distinguer entre le bon grain et l’ivraie.
16 mars 2010
Contributions