Le Carrefour D’algérie
date();Mardi 16 Mars 2010
Soug ennsa
Par M. Mahdia
Le pantalon, une question de vie ou de fouet?
Pantalon ou pas? La question ne s’est pas posée en Algérie depuis des siècles comme elle s’y repose depuis vingt ans. Le pantalon des femmes est un objet de politique, d’islamisme, de conservateurs, de pudeur, de mode, d’histoire et d’audace ou de dérive. La femme a mis plus de temps pour conquérir le pantalon
que le temps qu’il a fallu à l’homme pour inventer la roue. Ça, on le sait partout dans le monde. Et chez nous, la question n’est pas encore tranchée : certaines femmes sont en jean, d’autres en pantacourt, d’autres en jupe-pantalon et les dernières en hidjab rotana. Selon le village, la ville, le quartier, les parents, l’éducation ou les moyens financiers ou l’âge et l’origine. L’Algérie, sortie vivante de l’illusion islamiste, n’en a pas fait une guerre mais une question de choix individuel. Les femmes sont libres dans le cadre des libertés collectives. On n’est pas en Iran, ni au Soudan. Dans ces pays, le pantalon est encore un geste d’opposition plus qu’un vêtement. En témoigne l’histoire ridicule de cette journaliste soudanaise, condamnée à 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon. Invitée en Algérie, elle révèlera que le fouet est le sort de milliers de Soudanaises pour «non respect» de quelques clauses sociales passées sous prétexte de l’Islam. L’une des pires insultes faite à l’Islam et à la femme: l’Islam étant réduit au ridicule et la femme à un animal. En Algérie, heureusement, on n’en est pas là. Le pantalon reste un choix pour chacune et c’est à chacune de décider de ce qu’elle va porter, selon sa culture, son éducation ou ses audaces.
16 mars 2010
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