La littérature amazighe ne cesse de s’enrichir. Soit par des auteurs, prolixes, soit par la nouvelle tendance, la traduction des œuvres majeures. Ahmed Hamoum, enseignant en tamazight, s’est attelé à rendre accessible en berbère Guy de Maupassant. Les nouvelles de ce dernier, intitulées le Vagabond, viennent d’être “transposées avec talent” en tamazight par l’auteur. Dans le cas présent, on ne peut pas parler de traduction mais d’adaptation, comme cela a été le cas chez
Mohia dont les œuvres sont transposées dans l’environnement de sa Kabylie natale. Mais ce n’est pas donné au premier venu. Pour restituer le talent d’un Guy de Maupassant, Ahmed Hamoum y a mis toute son énergie. Abdenour Abdeslam, qui a préfacé le livre, dira que pour y parvenir il faut “être en position et en possibilité de dire le même en sens et en valeur”. Cette maîtrise, a-t-il poursuivi, “on la retrouve chez l’auteur d’Amnetri. On retrouve parfaitement Jacques Randel dans la peau d’Azwaw Meghlawi. Ce gaillard kabyle et chômeur de son état qui cherche du travail mais en vain. Comme d’autres personnages, nés de l’imagination fertile de Maupassant, se confondent allègrement avec ceux d’Ahmed Hamoum. Bien que le Vagabond soit le titre générique, l’auteur a réussi à “kabyliser” les autres nouvelles à l’instar de le Petit, le Diable, Une Vendetta, l’Orphelin et l’Aveugle.
L. OUBIRA
15 mars 2010
LITTERATURE