Le couscous c’est comme le mari. On peut le rouler ou l’acheter. Le préparer avant, ou le jour même. Envoyer le gosse le ramener du magasin, ou demander à sa propre mère de s’en charger. On peut le noyer dans de la soupe, ou le servir sec avec des raisins secs.
Le manger avec du lait, du Lben, des légumes, de la viande, des œufs ou même du miel pendant les grandes occasions. Le couscous est aussi comme le hamburger de nos ancêtres. On peut le préparer très vite quand arrivent des invités à l’improviste. On peut le servir sans se sentir gêné par le tarif ni par les commentaires. Une femme qui sait fabriquer son couscous, saura comment garder son mari et faire revenir ses enfants même après leurs mariages. Le couscous reste le seul plat que riches ou pauvres peuvent se partager ou manger sans distinction de classes ou de fiche de paie. C’est l’honneur fait aux enfants circoncis, aux morts déjà partis, aux nouveaux mariés, aux pèlerins qui partent ou qui reviennent, aux gens heureux et aux gens malheureux. Le couscous est un ancien Moudjahid parce qu’il a fait la guerre, c’est un patrimoine national, l’ancêtre de notre pétrole, le survivant de l’Emir Abdelkader et le plat préféré de Boumediene. Et une femme qui ne sait rouler son couscous, ne sait rien de notre histoire nationale, passée et à venir. Car chez nous, on tient un homme par les yeux mais aussi par le ventre. Le couscous c’est ce qui adoucit les moeurs de nos hommes. Mieux que la musique. Un bon couscous est la meilleure des politiques et tous les algériens le savent.
Le Carrefour D’algérie
date();Samedi 13 Mars 2010
Soug ennsa
Par M. Mahdia
13 mars 2010
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