MÉDECINE Enquête sur le syndrome de l’apnée du sommeil

               Le président de la Société algérienne de pneumo-allergologie, d’oncologie thoracique et du laboratoire de sommeil, le professeur Habib Douaghi, a fait savoir mardi à Alger qu’une enquête sur le syndrome de l’apnée du sommeil a été menée.

Ayant concerné un échantillon de 3000 malades souffrant de ronflements et d’apnée du sommeil, l’enquête a été effectuée dans deux cliniques dans chacune des treize wilayas concernées, a indiqué le Pr. Douaghi dans un entretien à l’APS. Egalement chef de service pneumologie et allergologie à l’hôpital Beni-Messous, le Pr. Douaghi a précisé que les résultats de cette étude permettront aux spécialistes de fixer le nombre exact d’Algériens atteints du syndrome d’apnée du sommeil. «L’apnée du sommeil est «une pathologie qui n’est pas très connue et qui n’est pas assez prise en charge par les établissements sanitaires », a-t-il expliqué appelant les autorités publiques à «l’inclure dans la nomenclature des actes diagnostiques et thérapeutiques pour un meilleur diagnostic et traitement de la maladie». Il a appelé à la nécessité d’ouvrir des laboratoires nationaux pour déterminer les principales causes du renflement et de l’apnée du sommeil, qui touche entre 2% et 4% des personnes âgées entre 30 et 60 ans, et dont l’incidence augmente avec l’âge. Se conformant au nombre de patients ayant consulté au niveau du laboratoire de sommeil de Beni-Messous, le premier du genre et l’unique sur le territoire national, le Pr. Douaghi a révélé que sur 185 patients (97 hommes et 88 femmes), 50 souffrent d’apnée sévère, 92 d’apnée modérée et 43 d’apnée légère. Sur l’ensemble des malades examinés, 62 sont âgés entre 20 et 39 ans, 34 sont âgés entre 40 et 60 et 39 ont plus de 60ans. 144 de ces malades ont été enregistrés par des polygraphes et 41 par des polysomnographes. 83 patients souffrent de céphalées, 38 de rêves d’angoisse, 18 de terreur nocturne et 10 de troubles de la libido. La majorité des malades souffrent d’obésité ou de préobesité, alors que 86 d’entre eux souffrent d’hypertension artérielle (HTA), 33 de diabète de type 2, 19 de dyslipidemies et 11 d’asthme. Concernant le traitement de cette pathologie qui peut mener à la mort subite durant le sommeil, le professeur Douaghi a souligné que «certains patients sont traités par CPAP (appareil respiratoire qui coûte plus de 180000 dinars», précisant que celui-ci n’était pas disponible sur le marché algérien et «non remboursable » par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Seulement cinq patients sur 200 examinés ont pu acheter cet appareil, selon le même spécialiste. Pour la prise en charge de cette pathologie, le Pr. Douaghi a appelé à l’ouverture de nouveaux laboratoires de sommeil à travers le territoire national, à raison de pas moins de deux laboratoires par secteur sanitaire, à la mise en place de la nomenclature des actes diagnostiques et thérapeutiques et à l’encouragement et à la facilitation de la mise en place des sociétés de prestations de service pour la prise en charge du syndrome de l’apnée du sommeil et des insuffisances respiratoires chroniques à domicile.