Entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats autonomes, c’est la guerre. Chaque partie campe sur ses positions, jusqu’à les rendre pratiquement de vraies tranchées infranchissables pour un débat constructif, alors qu’au même moment les élèves désespèrent quant à une issue prochaine à cette guerre sans fin.
Devant l’impasse actuelle, le ministère durcit le ton et saisit la justice pour faire obligation aux syndicats grévistes de revenir à de meilleurs sentiments et de cesser leur débrayage. La chambre administrative de la cour d’Alger, dans un jugement en référé, a certes ordonné lundi la reprise des cours. Mais cette décision est-elle pour autant la clef de la solution des problèmes qui minent le secteur de l’éducation ? Peu probable car, dans ce cas de figure, cela n’aboutira qu’à une radicalisation du mouvement, même si un arrêt du débrayage des enseignants est décidé par les syndicats. Et là-dessus, il ne faut également pas se faire d’illusions : les syndicats autonomes assurent qu’ils reprendront à tout moment leur mouvement de grève, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications (revalorisation du régime indemnitaire, levée du monopole des œuvres sociales et bénéfice de la médecine du travail). Donc, les données de l’équation ne changent pas : le système éducatif algérien est parti pour une longue période de guerres de tranchées.
Mais pourquoi diantre aller au clash quand, après plusieurs grèves à répétition, on parvient à s’entendre sur un minimum et que l’on déclare officiellement que les revendications étaient légitimes ? A quoi rime cette attitude toujours sur la défensive du ministère qui refuse de regarder en face les revendications de l’ensemble de la famille des enseignants ? Et du côté des syndicats de l’éducation, la grève d’une semaine reconductible, en fait illimitée, est-elle la meilleure des solutions ?
4 mars 2010
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