Hommage à mon ami le colonel Ali Tounsi
1.-Originaire de l’Est, ancien officier supérieur de l’ALN et de l’ANP, j’ai connu Ali Tounsi , il y a fort longtemps pendant la période du défunt Boumediene où je dirigeais la première audit sur Sonatrach entre 1974/1976 pour le compte du Ministère de l’Energie, où il était à Arzew à la tête d’une école militaire , puis au moment où il menait vers les années 1986 une retraite paisible voulant investir avec un autre ami de Mascara dans la wilaya d’Oran qu’il aimait particulièrement au moment où je dirigeais un bureau d’études, projet qu’il a abandonné par la suite. Puis nous nous sommes retrouvés dans les années 1996/1997 au moment où il avait été nommé par le président Liamine Zeroual directeur général de la sûreté nationale, période du summum du terrorisme.
2.-Il avait une profonde sympathie pour les intellectuels, pour des débats contradictoires et les longues discussions de part et d’autre ont été très enrichissants. Sans trahir le secret défense, c’est dans ce cadre et sous l’optique d’un meilleur management de la DGSN, il m’a confié et cela été un honneur , une marque de confiance , la direction de l’audit pour optimaliser les moyens humains et matériels de la DGSN avec comme instruction de recruter des intellectuels et cadres d’une manière temporaire en tant qu’experts, de hauts niveaux de différentes formation tant à l’université qu’au niveau des structures de l’Etat( équipe pluridisciplinaire complexe à l’image de la complexité de la DGSN) . Cela disait-il se passe dans toutes les structures de sécurité de par le monde car de l’intérieur on ne voit pas toujours clair et des personnes étrangères à ces structures peuvent avoir un regard novateur. Et la DGSN à l’instar des structures économiques devant rendre plus efficace les moyens en fonction des ressources financières limitées mis à sa disposition. Mais à la différence d’une structure économique et du fait de sa spécificité, à l’instar des expériences réussies de par le monde que nous avons étudié , cela devait passer par une loi de programmation étalée sur cinq années devant être contenues dans les lois de finances ( cela s’appliquant également aux Armée- ) , les tactiques devant s’insérer dans le cadre de l’opérationnalité stratégique.
3.-Cette mission que j’ai eu l’honneur de diriger, et je le précise en toute indépendance et sans aucune pression, et il y veillait constamment , accomplie avec succès, avec l’ensemble des structures de la DGSN de l’époque et des experts trillés sur le volet (cette symbiose entre la théorie et la pratique qui fait cruellement défaut), car me disait –il fallait préparer l’après terrorisme pour faire de la DGSN, à l’image de ce qui se passe dans le monde développé, une structure moderne. Et déjà à cette époque il avait pris conscience, qu’après le terrorisme c’est le crime économique qui allait être la préoccupation majeure des services de sécurité en symbiose avec des institutions à mettre en place. Car il avait conscience qu’ une structure moderne efficace est fondamentalement conditionnée par la connaissance de l’environnement mondial et surtout que local en perpétuelle mutation, connaître la morphologie de la société , la fonction de la police devant coller avec les préoccupations des citoyens et de la nouvelle donne politique, sociologique, et économique , tout cela devant passer par la promotion de la ressource humaine et toujours la ressource humaine et à la promotion de la femme à laquelle il accordait une importance capitale. Ce travail de renouvellement a été accompli et devrai être poursuivi pour les intérêts supérieurs de l’Algérie qui me disait-il souvent a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au sein d e l’espace euro- méditerranéen et arabo – africain. Oui, il avait une grande confiance en l’avenir de l’Algérie et des nouvelles générations.
En ces moments douloureux, je ne puis que lu rendre hommage et m’associer avec sa famille et l’ensemble du corps de la DGSN à cette profonde douleur. A Dieu le Tout Puissant, nous appartenons et à Lui nous retournons
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d’Université Expert International
3 mars 2010
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