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Du Mawlid Ennabaoui aux Mouloudiate

28 février 2010

Religion

La chronique de Abdelhakim Meziani

Du Mawlid Ennabaoui aux Mouloudiate

Par : Abdelhakim Meziani

Au risque de provoquer l’ire de certains esprits chagrins, il ne serait pas exagéré de souligner ici que le patrimoine musical algérien doit une fière chandelle à la mosquée et à certaines confréries religieuses. Le rappeler aux bons souvenirs de certains est loin d’être un simple exercice de style, à plus forte raison à un moment où le monde musulman célèbre El-Mawlid en Nabaouila.

Une tradition qui a donné en Algérie, à La Casbah plus précisément, les Mouloudiate, des festivités toutes de raffinement et de somptuosité à la gloire du Prophète (QSSSL). À partir du XVe siècle surtout, une date que choisira l’Islam maghrébin pour se distinguer par l’adoption de la doctrine orthodoxe malékite et l’épanouissement d’un mysticisme populaire. D’abord dans les campagnes, avant de se répandre dans toute l’Afrique du Nord sous la forme de confréries religieuses dont quelques-unes virent leur popularité embrasser tout le pays et se transformer en un lieu de pouvoir incontournable. Pour le musicologue tunisien Mahmoud Guettat, ces confréries ont rendu un très grand service à l’art musical maghrébin, tout en lui conservant son authenticité, une impulsion incomparable. Dans les mosquées, les moudjaouidine (lecteurs du Coran) de l’époque possédaient de puissantes et jolies voix, connaissaient, en général, tous les modes de notre musique et n’avaient nullement besoin d’un instrument pour distinguer un aâraq d’un Zidane, tant ils bénéficiaient tous d’une étonnante et solide culture musicale. Dans le but de trouver un moyen qui consolidât la musique et lui assurât une large diffusion, ils adaptaient le plus souvent possible les airs des noubas aux paroles des cantiques qu’ils psalmodiaient. Prenant l’exemple d’un cantique qu’on récitait lors de la prière des Taraouih, durant les veillées du mois de Ramadhan, ils chantaient Soubhan Allah wa bi hamdihi Soubhan Allah El Aâdhim sur l’air de Khademli saâdi.Devant le retentissant succès de cette louable et décisive option, l’idée fit son bonhomme de chemin et atteignit les mosquées de Blida, de Médéa et de Miliana, sans oublier celles de Tlemcen et de Constantine. Mahieddine Bachtarzi rapporte que comme ils s’étaient déjà occupés des quassidate de l’imam Ali, cheikh al-Bossari, Abd el Hay el Halabi, Ibnou Murcia, Oum Hani el Bikri, Mohammed Salah Ibn el Khatib, Sidi Boumediène ech-Chouaïb, Sidi Abderrahmane at-Thaâlibi et Chems Eddine Ibn Djabir (dont la qassida Fi Koulli Fatihatine lil quaouli mouaâtabara fut une des premières à être chantée à la mosquée Sidi Abderrahmane at-Thaâlibi à l’occasion du Mawlid Ennabaoui), les moudjaouidine ne savaient plus quelle qassida adapter. À l’initiative des cheikhs Sidi Ammar, Sidi Ben Ali, Menguellati et de Mohamed Ben Chahed, tous muphtis d’Alger, ainsi que des cheikhs El Mazouni, El Aroussi, Ben Merzoug et de bien d’autres, les moudjaouidine, appelés par la suite qessadine, allaient être en possession d’un inestimable répertoire de Mouloudiate composées essentiellement par des poètes algériens, presque tous musicologues ou musiciens, et faire tâche d’huile au pays de Sidi Rached. Encore jeune, se plaisait à confier le ténor du Vieil Alger, il eut souvent le plaisir, entre 1914 et 1924, d’assister au mausolée de Sidi Abderrahmane at-Thaâlibi et à Sidi M’hamed à la venue, à l’occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui, de qassadine de Constantine avec, à leur tête, cheikh Abdelhamid Ben Badis, notamment en 1921 et en 1924. Le répertoire, très vaste, est inspiré par les mêmes tubû, les mêmes formules mélodiques et rythmiques et, parfois, les mêmes paroles que le répertoire des noubas profanes dans leur forme la plus fidèle. Les poèmes lyrico-mystiques composés à la gloire de Dieu, du Prophète (QSSSL), voire du patron de la confrérie, peuvent également, dans leur sens ordinaire, évoquer l’amour profane. Certains de ces poèmes panégyriques, comme al-Hamziyya et al-Bud, du célèbre soufi al-Bûçiri (1213-1235), avaient atteint une renommée remarquable partout dans le monde musulman. 

A. M

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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